Les annonces commencent à tomber, les festivaliers peuvent déjà commencer à planifier un été musical qui s’annonce chargé. Patience avant de se trémousser dans le soleil et la chaleur, nous ne sommes qu’en mars. Par contre, dans quelques semaines, il fera bon flâner du côté du Botanique. Cette année, les Nuits fêtent leurs 25 printemps, rien que ça ! Elles se dévoilent en nous offrant un programme diversifié et tellement alléchant. Vous ne savez pas qui aller applaudir ? Pas d’inquiétude, la rédaction de Branchés Culture vous aide à faire votre choix.
Les coups de cœur d’Alexis
Chaton, autotune et 2 de tension
Animal hybride d’une hip-pop qui l’est tout autant, Chaton a fait du vocodeur son arme majeure. C’est ainsi qu’il pose sa voix déshumanisée et monotone sur des mélodies mélancoliques pour parler d’un quotidien routinier, d’une collection de pin’s aux coquillettes au gruyère. A priori rien qui nous passionne. Et pourtant, Chaton réussit un chant magnétique, désespéré et décalé. Paradoxalement et tenant la longueur de ce premier album, Possible. De quoi rendre un peu plus intrigant son passage au Botanique.
Chaton, en concert aux Nuits le 04/05
Juliette Armanet, suivez la flèche
Sans signal de fumée annonciateur, son Indien se promène dans la caisse de résonance qu’est notre tête depuis un bon moment. Un Indien qui nous a montré d’une flèche le tipi atypique de Juliette Armanet, nouvelle arrivante et déjà « Petite Amie » d’une pop à la française comme on l’aime. Avec une voix rappelant celle de Véronique Sanson, un soupçon de mélancolie et des rythmes dansants, un esprit décalé, Juliette Armanet a un sérieux potentiel. Avec une seule réserve, comme parfois sur les albums qu’on adore mais qu’on aime aussi un peu détester; sur l’enregistrement studio, les paroles sont par moment très peu compréhensibles. En espérant que le live éclipse cela.
Juliette Armanet, en concert aux Nuits le 27/04
Blanche, percer le mystère
Portée par les lueurs de The Voice, anoblie dans les lumières de la ville et de l’Eurovision, propulsée sur le devant de la scène dans les deux parties du pays (et peut-être même un peu plus en Flandre), Blanche reste énigmatique. On ne sait pas encore grand-chose de l’univers musicale de cette perle d’émotion, si ce n’est qu’elle est capable de reprendre admirablement pas mal de titres d’autres. En les drapant de sincérité. Pour le reste, son répertoire reste une surprise. Les Nuits permettront de lever un coin du voile.
Blanche, en concert aux Nuits le 27/04
BRNSRPPRS, bouchées doubles
Arrivé de manière tonitruante dans le paysage pop-rock belge avec un sens du rythme inégalable et une originalité explosive, le groupe BRNS a percuté l’ouïe de pas mal de personnes, il y a quelques années. Le deuxième album n’a en rien démenti l’étendue de l’art de ces multi-instrumentistes qui claquent. Alors, quand on nous annonce qu’ils vont entrer en fusion avec un autre groupe qui pète, Ropoporose, pour une création originale et exclusive, on se frotte les mains. D’autant plus que le Bota n’a pas son pareil pour proposer des convergences qui marquent les esprits.
BRNSRPPRS, en concert aux Nuits le 28/04
Polo & Pan, le pays imaginaire à portée de main
C’est sur les ondes québécoises que ces deux DJ’s français (Polocorp et Peter Pan) sont venus nous chercher et très vite nous happer dans leur canopée (portée par les voix d’Armand Penicaut et de Victoria Lafaurie). C’était l’Amazonie en bord de Saint-Laurent. Et une porte d’entrée parfaite pour s’immiscer dans cet univers électro planant mais aussi vitaminé qui doit prendre encore plus toute sa mesure sur scène. Le pays imaginaire a rarement été autant à notre portée !
Polo & Pan, en concert aux Nuits le 02/05
Eddy De Preto, le KID en lettres majeures
Alors, là, lui, il a débarqué d’on ne sait où et mis le monde à ces pieds en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Kid ». À contre-courant et pourtant tellement tombé à point, Eddy De Preto a su imposer un rap et une pop hybride devant moins aux instrumentations qu’à l’interprétation engagée de thèmes mûris dans le quotidien, de la banlieue (ou Beaulieue) à la fête en passant par l’écart entre la normalité et l’égo, le faire « genre », et le rapport aux femmes bien différent de celui qui hante l’actualité. Eddy fait le grand random pour éviter le barnum, c’est fameux. On vous parlera d’ici peu de son premier album, Cure. Mais il est plus que conseillé de ne pas rater le train en marche, celui qui fait évoluer à la fois le rap et la pop de par ici.
Eddy de Pretto, en concert aux Nuits le 05/05
Les coups de cœur d’Alizée
Feu! Chatterton, maestros du rock lettré à la française
Il n’est plus nécessaire de présenter Feu! Chatterton, certainement plus sur Branchés Culture en tout cas. Groupies, nous le sommes et nous n’en avons pas honte ! Incontournables parmi les incontournables, on se plaît à les voir, les revoir et les revoir encore. Chaque passage sur scène et on les redécouvre, leur magie opère, chaque fois un peu plus forte. On les aura vus électriser la minuscule Rotonde, puis quelques mois plus tard, enflammer l’Orangerie avant de retourner, un an plus tard, un Cirque Royal plein à craquer pour une inoubliable messe du rock en français, celui qui prend aux tripes, celui qu’on apprécie comme un poème venu d’une autre époque.
Cette année, ils reviennent avec un nouvel album qui donne déjà envie d’aller pieuter devant chez son disquaire pour être certain d’avoir le graal en mains aux premières secondes de sa sortie. Il me tarde déjà de les revoir, ces incandescents cadavres, et d’être prise de cette divine ivresse qu’ils font naître au gré de leur musique et de leurs mots.
Feu! Chatterton, en concert aux Nuits le 29/04
Veence Hanao, le retour du héros du rap belge
Veence Hanao… Ça faisait longtemps qu’on avait plus entendu ce nom, certains l’avaient peut-être oublié, moi pas ! Passé dans l’ombre depuis quatre ans, ce héros dur rap belge souffrait de problèmes d’oreille interne qui le tenaient à l’écart de la scène. Mais le revoilà, pour notre plus grand bonheur avec « Asphalte », premier single d’un album qui devrait éclore bientôt.
On ne sait plus ce qu’on perd. On ne sait plus ce qu’on perd à… À tant jouer les chiens fous, à repousser les yeux doux, on s’est mis au pera. C’est dans une extrême délicatesse que l’on renoue avec la voix de Veence Hanao, entre poésie et nonchalance, ils nous happe à nouveau dans son univers comme si rien n’avait changé. Réalisé par Le Motel, génie producteur de Roméo Elvis, on reçoit ce single et cette promesse d’un nouvel album comme un cadeau, une bonne nouvelle qui fait du bien.
Veence Hanao et Le Motel, en concert aux Nuits le 01/05 et le 02/05
Pale Grey, de l’éther à la musique, il n’y a qu’un pas
Sobriété, intelligence, douceur, tant de mots qui pourraient décrire ce beau projet qu’est Pale Grey. Actifs depuis 2015, forts de quelques bien belles dates européennes, Pale Grey nous a offert en 2017 « Waves », un album charmant forgé dans la diversité des sons, qu’ils soient folk, hip-hop ou électro. Le groupe qui est né un peu comme un side-project, ne cesse d’étonner et livre chaque morceau comme un cadeau dans un joli emballage éthéré. Générosité, intensité, émotion, voilà encore d’autres mots qui pourraient les définir. Comme j’ai encore du mal à me décider sur une définition, je vous laisse le soin d’aller les (re)découvrir, c’est tout de même un peu magique !
Pale Grey, en concert aux Nuits le 29/04
Voyou et sa recette magique
Voyou, c’est un nouveau venu sur la scène pop francophone. Avec sa dégaine et son sourire malicieux, il a déjà pris sa place et c’est tant mieux ! Voyou en fait, on dirait qu’il détient la recette magique du bonheur musical. Beaucoup de talent saupoudré de bienveillance, le tout agrémenté d’une pincée d’absurde et d’un shoot de positivisme. Sur scène ou sur CD, la magie opère on peut donc qu’exhorter le public belge à aller découvrir cet artiste au charisme certain.
Voyou, en concert aux Nuits le 27/04
ULYSSE, trois garçons dans un vent exotique
Pour rêver, danser et attendre l’été, je n’ai qu’un conseil à donner : écouter ULYSSE. Un trio bien de chez nous qui nous fait voyager entre lignes de guitares virevoltantes et vibes tropicales, le tout exalté d’une vraie identité visuelle. Un petit bonbon délicieux, sans doute ! Un remède à la morosité, surtout ! Avec deux EP à leur actif, les trois gars sont en train de nous préparer un nouveau venu, on l’attend de pied ferme. Mais en attendant, ils se produiront aux Nuits, pour notre plus grand plaisir. Qu’il fasse soleil, qu’pleuve ou qu’il vente, le Chapiteau du Bota se mettra à une heure exotique !
ULYSSE, en concert aux Nuits le 03/05
Le coup de coeur d’Axel Tihon (Phta Photo)
Angèle de Laeken veut mes yeux, elle les aura
Mes yeux, je compte bien les lui offrir, au Botanique le 30 avril. C’est tellement bien dit et si gentiment demandé que l’on ne résiste pas et plus. Et tant pis pour Murphy, je m’ en fous, si ça tourne mal, j’en parlerai à son papa Marka ou à Laurence sa maman. Et ça bricole pas , et même pas peur de ton grand frère le grand, très grand Roméo Elvis. Au pire je repars avec un spaghetti maison. Il faut dire que je ne suis pas seul. Alors qu’elle n’avait encore presque rien à montrer, Tout au plus La loi de Murphy et Je veux tes yeux ainsi qu’une reprise de Bruxelles de Dick Annegarn; la presse et les professionnels s’emballaient déjà sur elle… Angèle. Elle cartonne sur Youtube avec des clips super bien faits, drôles, tendres, franchement toujours avec un humour de ouf et ça plait à tout le monde.
Après un cursus au mythique Jazz Studio d’Anvers, Angèle est venue au chant par le piano et s’est essayée à la meilleure école qui soit: celle des cafés où elle est allée travailler son public sans vraiment avoir peur de quoique ce soit. Sans que ce soit le même public que celui du rappeur Damso ni celui des soeurs Ibeyi, dont elle assure la première partie des tournées. Attention les yeux, juste les yeux car le reste c’est un lipstick rouge. Yo Angèle
Les coups de cœur de ManuGo
Charlotte Gainsbourg, le délicieux retour
Feu! Chatterton, Calypso Valois et Mortalcombat, en français dans le texte
Julien Doré, nous et lui
Les coups de cœur de Jean-Pierre
Catherine Ringer, la reine légendaire
C’est le grand retour de la reine Catherine qui nous revient avec un nouvel album Chroniques et fantaisies réellement très réussi. Icône de la musique pop française elle a écrit l’histoire du rock avec Les Rita Mitsouko grâce à des chansons comme « Marcia Baïla » ou « C’est comme ça » et est devenue dans les années quatre-vingt une des figures les plus influentes du paysage musical français. Avec elle on est certain de passer un joli moment de pure folie doublée d’une forte émotion. Un must !
Catherine Ringer, en concert aux Nuits le 28/04 (BOZAR)
L’impératrice pour faire chauffer le dancefloor
Cocaine Piss, un joyeux bordel déjanté
Les coups de cœur de Régis
Charlotte Gainsbourg, plonger dans les ténèbres pour retrouver les lueurs
Pour inaugurer les nuits du Botanique 2018, Charlotte Gainsbourg viendra émerveiller le public bruxellois avec les chansons de son cinquième album «Rest » sorti en novembre dernier. La fille de Jane Birkin et Serge Gainsbourg n’est pas une novice dans le métier. Lancée par Gainsbarre à l’âge de 15 ans, avec l’album « Charlotte For Ever », la compagne d’Yvan Attal a toujours vogué entre la musique et le cinéma. Que ce soit en tant qu’actrice ou en tant que chanteuse, cette boulimique de travail, qui enchaine les films et prend plus de recul avant d’enregistrer un nouveau album, a toujours su s’entourer d’artistes qui avaient les facultés de la mettre en avant.
Pour son second album, « 5 :55 », sorti 20 ans après son premier opus, Charlotte Gainsbourg collabore avec le producteur du groupe Radiohead, Nigel Godrich, le musicien anglais, Jarvis Cocker, le duo français, AIR et avec le chanteur irlandais, Neil Hannon. « IRM » et « Stage Whisper » sont principalement les fruits du travail de Charlotte Gainsbourg avec le musicien et compositeur américain, Beck. « Rest », le nouvel album que Charlotte Gainsbourg viendra présenter à Bruxelles, le 25 avril prochain, en ouverture des Nuits du Botanique, porte aussi la marque de plusieurs grands noms de la musique. Paul Mcartney et Guy-Manuel de Homem Christo, la moitié des Daft Punk, ont composés certains des onze morceaux qui constituent ce nouveau disque, produit par SebastiAn (l’un des djs du label ED BANGER RECORD d’un certain Perdro Winter, ex-manager des Daft Punk).
Avec ce nouvel opus, Charlotte Gainsbourg a surpris et a séduit les critiques en présentant une partie des titres dans la langue de Molière. Ce mélange de texte français/anglais allié à des musiques qui plonge dans les ténèbres pour ensuite laisser place à des lueurs rêveuses laisse pressentir
une prestation qui promet de RESTer l’un des moments forts de cette vingt-cinquième édition des nuits du Botanique.
Le Motel et Veence Hanao, quatre ans, c’était trop long
Le motel n’est autre que le compositeur qui se cache derrière les beats sur lesquels Roméo Elvis cale ses rimes. Des sons qui enflamment et embrassent la jeunesse actuelle. Lors des derniers D6Bel Awards, le hip hop fut mis à l’honneur grâce aux multiples récompenses qui furent décernées au fils de Laurence Bibot et Marka, Roméo Elvis. Le nouvel empereur du rap belge n’a cessé de mettre en avant le travail de l’homme qui se dissimule derrière ses flows reconnaissants entre mille, Le Motel. Lors des nuits Botanique, Le Motel montera sur scène en compagnie de VEENCE HANAO ; le lyriciste bruxellois qui fêtera son grand retour après quatre ans d’absence, dus à des acouphènes. Pour revenir sur les devants de la scène, Veence Hanao est sorti du silence avec Asphalte, un texte presque susurré sur une musique nappeuse, qui est la marque si particulière et si typique de Le Motel. Ça donne envie !
Veence Hanao et Le Motel, en concert aux Nuits le 01/05 et le 02/05
Voilà pour nos coups de coeur, il vous en reste certainement d’autres à programmer. Toutes les infos sont là. Et réservez assez vite, certaines dates sont déjà sold out depuis des lunes.
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