« So rock’n’roll », Suicide Squad n’était fun que dans ses bandes-annonces (Critique)

Un an nous sépare maintenant du premier trailer de « Suicide Squad », éveillant à l’époque en nous une énorme excitation; celle de voir un film avec les pires anti-héros… soit les pires méchants qui soient de l’univers DC Comics, réunis dans un seul film. Mais ce premier trailer nous laissait aussi apercevoir le nouveau visage du Joker, incarné par le talentueux Jared Leto, se donnant toujours corps et âme dans ses rôles, et succédant ainsi Heath Ledger, oscarisé à titre posthume pour son rôle du Joker dans « The Dark Knight » de Christopher Nolan (2008).

Les espoirs sont donc nés en même temps que ces premières images, et l’attente est devenue d’autant plus insoutenable à travers la multitude d’affiches et bandes-annonces promotionnelles qui ont suivi, ne nous promettant ainsi que la baston attendue… Et tadaaaam: « Suicide Squad » n’est autre qu’une désillusion, un feu d’artifice éteint avant sa naissance.

Souvenez-vous: Disney/Marvel touchait (il y a deux ans jour pour jour) le gros lot avec son space-opéra façon décontracté, « Les Gardiens de la Galaxie », laissant transparaître l’envie du spectateur de voir dorénavant des divertissements visuellement réussis, bien construits, et moins sérieux dans leur forme. Mars dernier, « Batman vs Superman: l’Aube de Justice » débarquait sur nos écrans. S’en est suivi ce que vous connaissez déjà: un succès commercial mitigé, des critiques nauséabondes, et le rejet général du public et des fans, notamment (la liste est longue) car le film se prenait beaucoup trop au sérieux… (Malgré une version director’s cut qui a fait changer d’avis pas mal de fans!) Dès lors, l’alerte fut lancée pour les sociétés de production vendant le film, et ses continuités… Et quelques jours après sa sortie sur les écrans, on apprenait que la version du film « Suicide Squad » de David Ayer ne répondait pas aux attentes de la Warner, considérant alors le film comme pas assez marrant, manquant de second degré, et d’autodérision. En même temps, il ne devrait pas en être question, puisque le film présente (de prime abord) les pires méchants du monde… Soit.

Retour donc par la case studio pour l’équipe du film, notamment pour tourner de nouvelles scènes, et modifier l’entièreté du montage du réalisateur, afin de rendre plus cool cette équipe de bras cassés, il faut le dire. Pauvre David Ayer, forcé de sortir une mauvaise version studio qui n’est pas la sienne… Car la première chose qui frappe aux yeux lors de la vision de ce carnage (qui rappelle notamment, chez Marvel une fois n’est pas coutume, la triste histoire des 4 Fantastiques de Josh Trank ou plutôt de ses remonteurs), c’est son effroyable montage… Au final, on ne sait pas quelles sont les intentions de ce film…

Commençons par l’introduction, présentant les trois personnages principaux que sont Harley Quinn, Deadshot, Amanda Waller (Et le Joker, il n’est pas là, il est où? Pas là…), sur fond de classiques musicaux so « rock’n’roll », avant de lancer le générique. Suivra (et toujours sur fond de classique musicaux so « rock’n’roll ») une nouvelle présentation de ces mêmes personnages, mais un petit peu plus en profondeur, avant de passer aux autres, mais vite fait (car on n’a pas que ça à faire), mais toujours sur fond de classiques musicaux so « rock’n’roll ». Au total, ce ne sont pas moins de dix personnages qui nous seront présentés,… avec ignorance. On comprend très vite que toute cette galerie n’aurait pas dû être présentée de la sorte, pendant que ce fourre-tout tente de nous faire croire le contraire. Fallait oser!

Mais ce n’est pas tout, puisque tout au long du récit, une multitude de scènes successives manquent de liens et de fluidité, comme s’il manquait des choses entre ces scènes, comme si elles ne devaient pas se suivre… Il n’est d’ailleurs pas surprenant d’apprendre que deux frères anglais viennent de porter plainte contre la firme pour « publicités mensongères », au vu du nombre de scènes coupées dans le montage final, apparaissant pourtant dans les différents trailers, bandes-annonces et spots TV!

Non mais là, c’est vrai qu’on se moque un petit peu de nous. On nous promettait d’ailleurs la renaissance du Joker, après la sublissime interprétation du regretté Heath Ledger. Or, le Joker de cette « Suicide Squad » est relégué au rang de personnage secondaire, au contraire de ce qu’on nous a laissé croire. Et c’est encore plus frustrant lorsqu’on s’aperçoit que Jared Leto en fait des tonnes derrière son dentier, son maquillage, et ses cheveux verts, pour au final nous livrer une interprétation façon « baraquille » du personnage le plus vendeur de cette équipe.

À vrai dire, le seul personnage qui tire son épingle du jeu est celui de Harley Quinn, interprété par Margot Robbie qui continue de monter à Hollywood. À la fois sotte, ingérable et impulsive, elle est le seul personnage à donner du fil à retordre à cette squad « guimauve ». Mais que dire de Will Smith en Deadshot, désincarné et matériel, ou encore de Viola Devis, en mode chien battu pas mieux que ses prisonniers dans le rôle d’Amanda Waller, lâche dirigeante de cette équipe? Mais la palme revient sans hésitation au mannequin Cara Delevingne, interprétant « l’Enchanteresse », la grande méchante de l’histoire… Décidément, on est à côté de la plaque niveau terreur, puisque cette sorcière au visage d’ange (doublée d’une voix venue d’ailleurs) se dandine pratiquement tout le long du film devant son fuseau de lumière… Sic! Non mais, tout ça pour ça?

Attendu depuis de longs mois, « Suicide Squad » n’est pourtant qu’une bêtise, à la simple vision de l’histoire, dans laquelle des super-vilains vont combattre ensemble, façon réunion de famille, un ennemi facile. On aurait presque envie de verser une larme lorsque l’un d’eux se sacrifie pour ses « amis », tel que dit par Harley Quinn. Mais il y a là aussi quelque chose qui nous chiffonne… Où est Bruce Wayne, alias l’homme chauve-souris, Batman, pendant tout ce temps-là? Parti en vacances? Au lit? Bonjour la crédibilité, alors que la planète (ne) s’apprête (évidemment pas) à disparaître. Mais cela n’est qu’un détail face aux nombreuses autres incohérences scénaristiques présentes dans le film, révélant parfois cruellement l’inintérêt de son existence…

« Suicide Squad » passe donc totalement à côté de ses intentions initiales, et se regarde avec consternation. Mais la réalisation de David Ayer est toujours bien présente, et cela se ressent notamment à travers des scènes d’action immersives, et des détails personnels intéressants, comme la police d’écriture très flash lors des génériques. Le talent du réalisateur n’est pas remis en cause. Non, il s’agit plutôt là d’un problème des studios, pataugeant à essayer de se confronter aux monstres de l’autre studio…

Voilà à quoi peut donc aboutir négativement une lutte entre le travail d’un réalisateur et les obligations tumultueuses d’un studio, soit à une énième surenchère de promesses non tenues. Heureusement, « Suicide Squad » se termine par une très bonne note positive: le titre phare de la bande-originale, « Heathens », par les Twenty One Pilots. En attendant un director’s cut pourtant annoncé comme… improbable.

PS: Autre tuile, le groupe sud-africain Die Antwoord accuse l’équipe du film et ses personnages de leur avoir piqué leur style.

yes David Ayer u jockin our style. callin ninja up before your movie came our pretendin 2b down, so it looks OK when u bite our black & white graf style & our opening sequence to umshiniwam & an all da lil tiny details u nibbeld dat other people wont see but we notice. Cara & Jared told us how much u were talkin abt us on set but u never asked our permision to rip us off. An when ninja texted u sayin wassup wif dat u said nothin like a scared lil bitch. U were jus flauntin our names pretendin to b down. u aint down an u never will b. but before we knew da extent of ur two face nature – u invited us to ur movie premiere(which i didnt wanna go to) but ninja went , tinkin ur solid guy an mayb there was jus a lil « misunderstandin ». Den poor ninja had to sit thru dat hole bullshit movie. An u even got da nerve to say wassup to him smilin – an ninja has to b nice cus he is there wif his kid. But we all tink u wack. U shud start a crew called:, »im a fake fuck » ask kanye if he wants to join u. Cum show ur pretty face at my studios. U know Muggs & u know where da Soul Assasin Studios at. we watin for u. @djmuggs_the_black_goat_ @zef_alien @boojie_baby_ @ragingzefboner @_dark_force_ @dejanvisser @djhitekisgod @jipsi518

Une vidéo publiée par ¥O-LANDI VI$$ER (@prawn_star) le 9 Août 2016 à 23h58 PDT

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