Dans les années 80, tout était permis, les pures folies, les rêves impossibles sur une musique entraînante. Eddie The Eagle ne déroge pas à la règle en se basant sur une anecdote aussi loufoque que véridique. Un film so british et tout scluss qui donne la pèche.
Edward a le sport dans les veines. Seulement, pas de veine, le sport ne l’a pas à la bonne! Mais Eddie Edwards a la devise de Pierre de Coubertin résonne en lui et suinte par tous ses ports: l’important, c’est de participer. Et Eddie y compte bien, au grand dam de ses parents. C’est sûr il sera un jour aux Jeux Olympiques… mais encore faut-il trouver le sport qui l’y amènera. Et ça, c’est loin d’être gagné! Alors, pendant que son père compte les dépenses, Eddie se dépense sans compter, bien souvent rejeter par les autres sportifs avant même d’avoir fait ses preuves. Il s’en remet à coup de coups de coeur pour un énième fois. Puis, un jour, c’est l’illumination. En voyant le saut de l’ange du Finlandais volant, Matti Nykänen. Eddie tient enfin le sport qui lui permettra de tutoyer les cimes: le saut à ski! Encore faut-il l’apprendre. Et quoi de mieux comme entraîneur qu’une ancienne gloire alcoolique? Contre vents et tempêtes (de neige), Eddie va slalomer vers son rêve.
On connaissait les Rasta Rockett (déjà immortalisé par un film), mais peut-être avait-on oublier l’éblouissant Eddie The Eagle. Pas de souci, le réalisateur Dexter Fletcher (plus connu en tant qu’acteur que réalisateur mais quelque chose nous dit que le vent pourrait tourner) se charge de nous rappeler que les JO d’hiver de Calgary furent riches en attachantes curiosités, en héros de l’ordinaire se montrant à la portée de l’exploit. Car qui aurait parié sur l’idiot du village… olympique, Eddie The Eagle?
Taron Egerton n’a pas hésité lui. Et c’est dans la peau d’un magnifique loser qu’on retrouve l’acteur révélé par Kingsman, loupes en guise de lunettes, moustache guère fournie et menton en avant. Loin du rôle de beau gosse, Egerton campe un idiot aussi risible qu’irrésistible du début à la fin. Et que dire de la paire qu’il forme avec Hugh Jackman, une nouvelle fois dans la peau d’un entraîneur brut de décoffrage. Le reste du casting fait des étincelles. Ainsi la course folle peut commencer bien loin des films sportifs souvent trop sérieux qui envahissent nos écrans.
Ici, le ton est britannique dans le moindre flocon de neige, décalé et complètement drolatique. Mais pas flegmatique pour un sous car la mise en scène suit l’épopée de son héros improbable et s’envole très rapidement pour rester en haut-vol, loin du pilotage automatique. S’en suit un rire en cascade, qui fait effet boule de neige et cause l’hilarité générale. Le tout porté par une magnifique musique rétro composée par Matthew Margeson, toute en synthés et en sons très eighties. Une bande-son parsemé de hits comme seuls les années 80 pouvaient en faire mais qui voit aussi Holly Johnson (la légendaire voix de Frankie goes to Hollywood) donner vie au générique de fin.
Et de la courte carrière de cet idiot admirable, de ce héros à son échelle qui, fort de croire en ses rêves ne s’est pas contente de les vivre mais les a surpassés; Dexter Fletcher livre un conte imparable fort en croustillant et en hommage à une décennie du feu de dieu. On ressort de la avec la banane et la sensation que même au pied du mur, rien n’est impossible. Un film intelligent et inventif qui sort du carcan du biopic pour offrir un spectacle quasi-inédit. Et qu’est-ce que ça fait du bien! Plus fort et plus haut que Billy Elliot, de la haute-voltige!
Titre: Eddie The Eagle
Réalisateur: Dexton Fletcher
Acteurs: Taron Egerton, Hugh Jackman, Keith Allen, Jo Hartley, Tim Mc Innerny, Christopher Walken, Jim Broadbent…
Genre: Sport, Comédie, Biopic
Durée: 1h45
Date de sortie – Belgique: le 30/03/2016 – France: le 04/05/2016