Mosquito Coast, into the wild avant l’heure

Inventeur surdoué, Allie Fox est désespérément déçu par l’Amérique. Ce pays dans lequel il avait placé tant d’espoirs l’a trahi. Et pour lui, une seule solution reste possible: la fuite. Dès que l’occasion se présente, il part alors pour le Honduras pour commencer une nouvelle vie, avec sa famille, bien différente de tout ce qu’ils ont pu vivre jusqu’à présent. Au beau milieu du royaume des moustiques, il va enfin réaliser son rêve, construire la société qu’il a toujours désirée, en autarcie avec la nature et les indigènes. Il amorce là un véritable retour vers le passé… Mais à quel prix?

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Avec Mosquito Coast, Peter Weir s’intéresse à un sujet compliqué, à savoir le retour de l’homme moderne à la nature. Et ce rôle de l’homme moderne, idéaliste au possible, il a décidé de le confier à Harrison Ford. Bon choix, puisque l’acteur livre certainement ici un des rôles les plus puissants de sa carrière. Il incarne à merveille ce personnage importuné par ce que l’Amérique est devenue avec la mondialisation. À ses côtés, dans le rôle de mère, l’éblouissante Helen Mirren qui montre bien l’évolution de ce personnage qui au début voue une fascination sans bornes à son mari et qui finit par en être dégoûtée. N’oublions pas de mentionner le regretté River Phoenix, dans le rôle du fils.

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Véritable épopée dans l’enfer vert, Mosquito Coast mêle subtilement l’action et l’aventure tout en laissant la part belle à la psychologie d’un antihéros pour lequel on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie, même quand tout dérape. Un drame sous forme de voyage initiatique qui dévoile les failles de la société mondialisée tout en critiquant un modèle de vie impossible, fondé sur le retour à la nature.

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Adapté du roman de Paul Theroux et sorti en 1986, le film avait tout pour réussir et pourtant l’accueil fut des plus défavorables tant auprès du public que des critiques. Et pour cause, Harrison Ford a été vivement critiqué pour avoir soi-disant cassé son image en incarnant un personnage antipathique.  Critiques liées également au caractère outsider du film, opposé aux canons du film d’aventure traditionnel et familial. Au fil du temps, le film a pu cependant se créer une belle réputation. Notamment grâce à la prestation de Ford qui lui aura valu une nomination aux Golden Globes. Une chose est sûre, avec Mosquito Coast, le trop rare Peter Weir ajoute à sa carrière une autre très belle réussite ( à ajouter à celles de Witness, Le Cercle des poètes disparus, The Truman Show ou plus récemment de Master and Commander ou Les chemins de la liberté).

A voir ou à revoir si l’on veut passer un beau moment de cinéma.

Par Alizée Seny

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The Mosquito Coast, de Peter Weir (1986) Avec Harrison Ford, Helen Mirren, River Phoenix

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