C’est sous la plume de Thierry Janssen qu’est née cette adaptation de Zorro d’après le personnage de Johnston McCulley. Une adaptation formidable et très cinématographique qui vous transporte deux heures durant dans une aventure pleine de combats et de rebondissements au cœur du folklore mexicain où les morts côtoient les vivants.
Un cavalier qui surgit hors de la nuit, court vers l’aventure au galop. Son nom, il le signe à la pointe de l’épée, d’un « Z » qui veut dire « Zorro ». C’est d’ailleurs par des images en noir et blanc de la série à succès des studios Disney de 1957 dans une vieille télévision d’époque que s’ouvre le spectacle, et c’est ainsi aussi qu’il se conclut avec un générique qui reprend nom par nom l’intégralité de l’équipe du spectacle. Une idée formidable qui se doit d’être soulignée.
Qui n’a pas possédé une panoplie de Zorro dans son enfance et n’a pas joué à incarner le justicier noir ? Zorro est un personnage emblématique qui a marqué plusieurs générations. Il n’était donc pas étonnant que le talentueux auteur et comédien Thierry Janssen décide de s’attaquer au mythe, et lorsqu’on connait sa patte on pouvait s’attendre à du lourd, lui qui a déjà triomphé avec des spectacles comme Le Tour du Monde en 80 jours, Sherlock Holmes, Fantomas, Pinocchio ou L’Ile au Trésor, qui furent adaptés avec succès pour le Théâtre du Parc.
Mais cette fois avec Zorro l’équipe du Parc a fait très fort, tant le spectacle est visuellement abouti et particulièrement impressionnant. La mise en scène de Catherine Couchard et Émilie Guillaume qui a aussi réglé les nombreuses cascades et combats et endosse le rôle de Ximena, est réellement étonnante. Le spectacle est très physique au point qu’un kiné est paraît il commandité pour veiller à la bonne forme des comédiens.
Et quels comédiens ! Zorro c’est Othmane Moumen , comédien multi casquettes, capable de performances physiques étonnantes, cet homme caoutchouc est aussi un comédien de premier ordre et il s’en sort une fois encore avec tous les honneurs. Il faut savoir qu’en écrivant la pièce Thierry Janssen avait son casting en tête et écrivait sur mesure.
Quelle bonne idée aussi d’avoir imaginé Guy Pion en Bernardo, le serviteur muet de Don Diego (enfin pas tout à fait muet, Thierry Janssen nous a réservé une surprise), d’avoir choisi Mathilde Daffe pour jouer l’impétueuse Valentina, fille de Don Diego, Jean-françois Rossion pour le rôle du Gouverneur Mendoza, et bien entendu pour Thierry Janssen de s’être réservé le rôle incontournable du Sergent Garcia, un rêve d’enfant paraît il, qui lui va comme un gant et qu’il incarne à la perfection.
Mais ce qui fait particulièrement la force d’un spectacle comme Zorro c’est que TOUS les comédiens sont impeccables comme Laurie Degand, Julien Besure, Jérôme Vilainet et Raphaêl Médard qui viennent compléter avec talent la distribution. A cette équipe formidable il faut ajouter le savoir faire d‘Alain Collet aux lumières, de Laurent Beumier pour la musique, du magicien Allan Beurms pour les vidéos étonnantes, d’Isabelle Darras pour la manipulation des marionnettes et de Carole Allemand et Joachim Janninet pour leur conception, et de Cécile Vannieuwerburgh pour la scénographie exceptionnelle qui regorge de trouvailles. Les magnifiques costumes sont signés Béa Pendesini.
En résumé Zorro est un spectacle énorme, un incontournable de cette fin de saison théâtrale qu’il vous faut impérativement aller voir en famille pour ressentir le choc émotionnel qui a été le nôtre à la fin de cette première, où le public debout a longuement ovationné l’équipe et les comédiens.
Zorro au Théâtre Royal du Parc est tout sauf au série Z, c’est un must absolu du spectacle vivant comme seul le Théâtre du Parc peut en proposer, à vivre jusqu’au 25 mai prochain.
Bravo !
Jean-Pierre Vanderlinden