La Gazette du 42 ème BIFFF #11 : des elfes qui n’aiment pas la compagnie des humains, des activistes plutôt crétins et un veilleur de nuit violent qui fait du zèle, une société secrète où les american negros veillent sur les blancs, le BIFFF ferme ses portes pour cette année. Rendez vous l’année prochaine, même lieu même place pour la 43ème édition.

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFFTout, vous saurez tout sur le 42e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide ! Exceptionnellement, JP n’étant pas au BIFFF ce jeudi, c’est son collègue bxl.douglas qui prend le relais de la gazette du BIFFF. Welcoooome!!! 

(c) Jean-Pierre Vanderlinden

Hello à toutes et tous, on se retrouve pour cette ultime gazette du BIFFF 2024.

Eh oui , tout à une fin mais en attendant voici notre accro du BIFFF du jour en la personne de Richard, « Monsieur bluray-dvd » sans qui le festival ne serait pas tout à fait le même . Merci à lui.

(c) Jean-Pierre Vanderlinden

Tout d’abord, retour sur la journée de samedi où deux films étaient à mon programme.

Tout d’abord au Ciné 1 à 19h THERE’S SOMETHING IN THE BARN de Magnus Martens

Qui n’a jamais rêvé de changer de vie, d’air, d’horizon ? Tout lâcher pour un nouveau départ ? Ah, ça demande du courage, pas vrai ? Pourtant, c’est ce que vient de faire la famille Nordheim, des ricains pur souche qui viennent d’hériter d’une ferme au fin fond de la Norvège. Un rêve pour Bill, le père, qui y voit l’occasion de renouer avec ses racines ancestrales. Un défi pour Carol, la belle-mère, qui appréhende la gastronomie locale avec ses tørrfisk, morrpølse et autres rakfisk, qui sonnent tous comme des appels au meurtre tribaux. Enfin, un cauchemar pour ses enfants, Nora et Lucas, qui n’y voient qu’un pays en forme de spermatozoïde, peuplé d’élans, de renards arctiques et de groupes de black metal perdus dans les bois. Pourtant, le jeune Lucas va très vite découvrir une autre forme de vie dans la grange attenante, un ancien elfe qui peut être le plus charmant des voisins à trois conditions : pas de lumière vive, pas trop de bruit et pas de changement majeur. Mais quand on sait que papounet Bill va transformer la ferme en Bed & Breakfast et s’apprête à organiser une méga soirée de noël dans la grange pour les voisins, on sent déjà l’odeur du massacre…

Alors, le film commence bien avec quelques bons moments lors de l’arrivée et de l’installation de la famille dans sa nouvelle maison. La rencontre avec l’Elfe est aussi assez réussie.

Puis au moment où les Elfes font leur apparition en nombre, on a la méchante impression d’avoir déjà vu ça quelque part, et même si le nom du film ne me revient pas là tout de suite ( je ne parle pas du chef-d’oeuvre Gremlins bien entendu !) je pense bien que c’est au BIFFF que je l’ai vu il y a quelques années avec aussi l’arrivée d’une famille dans sa nouvelle maison et des petits êtres qui selon la légende doivent être nourris quotidiennement sous peine de commencer méchamment à s’énerver. Si quelqu’un se rappelle du titre du film n’hésitez pas à réagir.

Bref, ce métrage est sympathique mais n’est pas non plus le film du siècle, et le scénario est très prévisible, ce qui fait qu’on est rarement surpris devant ce divertissement un peu horrifique qui ne restera pas longtemps gravé dans nos mémoires, en tout cas pour la plupart d’entre nous.

Note: 11,5/20

Original Title : THERE’S SOMETHING IN THE BARN
Director 
: Magnus Martens
Screenplay : Aleksander Kirkwood Brown
Cast : Martin Starr, Amrita Acharia, Kiran Shah, Townes Bunner, Zoe Winther-Hansen, Calle Hellevang-Larsen, Henriette Steenstrup & Jeppe Beck Laursen
DOP : Mika Orasmaa
Producer : Jørgen Rosenberg & Kjetil Omberg
Production : 74 Entertainment
Distribution : Charades / Year : 2023 / Country :Norway / Audio : English, Norwegian / Subtitles : EN / FR / NL / Running time : 94′ / Genre(s) : black comedy, horror, monster movie

On enchaine ensuite, toujours au Ciné 1  WAKE UP à 21h30

“DEBOUT !!!!”… Non, ce n’est pas le hurlement désespéré d’une mère qui tente de lever sa feignasse d’ado. Que du contraire : c’est l’appel d’un groupe d’activistes de la génération Z, face à la déforestation systématique causée par un géant de l’industrie du meuble en kit scandinave (non, Régis, ce n’est pas Vastiau-Godeau). Et quoi de mieux, pour marquer le coup, que de se faufiler dans l’un de ses magasins après la fermeture, et de le mettre à sac, taguer ses pièces d’exposition ou encore balancer des viscères d’animaux morts dans des baignoires au design intemporel et au confort moderne, le tout retransmis sur Tik Tok et Instagram ? Si nos flibustiers du consumérisme se permettent tant de hardiesse, c’est parce qu’ils sont persuadés que les veilleurs de nuit sont déjà bourrés et bien plus intéressés par les moultes façons de se faire démonter sur le web, que sur les meubles à monter de leurs écrans de contrôle. Mais ça, c’est parce qu’ils ne connaissent pas Kevin. Kevin, c’est un veilleur de nuit à deux doigts du burn-out. Et le dada de Kevin, c’est la chasse primitive qu’il teste sur des lièvres et des musaraignes… Maintenant, si son taf lui propose de plus grosses proies, pourquoi pas hein ?

D’une certaine manière ce film – très BIFFF dans son concept de slasher-survival atypique avec quelques morts bien violentes et trash – déclenche chez le spectateur biffeur une jubilation certaine à la vue de ce groupe de jeunes crétins activistes et va t’en guerre dont les actions ridicules qui ne mènent à rien (tiens ça me fait penser à un truc ça) sont contrées par ce veilleur de nuit totalement à l’opposé de leurs idées, sorte de Rambo de la sécurité impitoyable et sans pitié.

Ajoutez à ça la faute à pas de chance dans la manière dont les faits se déroulent et deviennent le déclencheur d’un vrai carnage collectif, et vous obtenez un film dingue où s’opposent deux générations via une violence partagée, chacun pensant plaider sa cause, et dont personne ne sortira vainqueur.Personne, excepté le spectateur qui en a réellement pour son argent niveau séquences violentes et ensanglantées.

Un vrai bon film de festival !

Note: 14/20

Original Title : WAKE UP
Director 
: François Simard, Anouk Whissell & Yoann-Karl Whissell (RKSS)
Screenplay : Alberto Marini
Cast : Turlough Convery, Benny O.Arthur, Aidan O’Hare, Jacqueline Moré, Charlotte Stoiber, Kyle Scudder, Alessia Yoko Fontana & Tom Gould
DOP : Léo Hinstin
Producer : Gaël Nouaille & Laurent Baudens
Production : Borsalino Productions / StudioCanal
Distribution : The Festival Agency
Year : 2023 / Country : Canada / Audio : English / Subtitles : FR / NL / Running time : 90′

Genre(s) : horror , survival

Ce samedi est aussi le jour du fameux Bal des Vampires qui s’est déroulé de 22h à 6h00 du matin pour le plaisir de tous les noctambules du BIFFF

Venons en maintenant au dimanche 21 avril, dernier jour du BIFFF

Possibilité aujourd’hui pour ceux qui le désirent de voir ou revoir les films qui ont été primés au festival. Une bonne initiative prise pour la première fois par les organisateurs et qu’il faut saluer.

Pour ma part j’ai vu Cuckoo, et j’aurais mieux fait de m’abstenir, et ensuite Ellipsis qui est un véritable bon film au scénario alambiqué mais bien efficace.

Et puis le soir c’est l’heure du Gala de Clôture avec à 21h30 au Ciné 1 la projection du film THE AMERICAN SOCIETY OF MAGICAL NEGROES

Aron Mbondo lutte pour survivre en tant qu’artiste à Los Angeles. Sa façon timide de traiter avec les Blancs y est sans doute pour quelque chose. Essayez donc de vendre une de vos sculptures à un client blanc potentiel lorsqu’il vous confond avec le personnel d’accueil. Et lorsque ces mêmes Blancs pensent qu’il essaie de les voler, c’est le coup de Taser, la prison ou pire qui l’attend. Heureusement, Roger, un vieux Noir sympathique à la longue barbe grise, débarque dans sa vie et met immédiatement tout le monde à l’aise. Zéro délit de sale gueule, comme par magie… Et ça tombe bien: c’est exactement ça ! Roger veut qu’Aron rejoigne la “Société Américaine des Nègres Magiques”, une ancienne association qui vise à neutraliser les a priori des Blancs. Car, comme le dit Roger, “plus ils se sentent heureux, plus nous sommes en sécurité”. Le premier “client” d’Aron est Jason, un technicien frustré qui aime sa collègue Lizzie. Lorsque Aron tombe également amoureux de Lizzie, il fait passer ses propres désirs avant ceux de son client. Et cela met en danger les fondements magiques de la Société… et l’avenir de tous les Noirs américains. Le “Magical Negro” est ce que Spike Lee appelait le personnage noir typique qui servait de faire-valoir au héros blanc. 

Ce film, est en réalité une satire surnaturelle audacieuse qui surfe sur le sujet délicat du racisme anti noirs aux USA.

Avec un sujet pareil on se dit qu’on va avoir droit à un film choc, et bizarrement outre quelques bons moments dont l’humour ou le cynisme ne sont pas absents, on se retrouve en réalité face à une comédie romantique un rien surnaturelle et parfois très verbeuse qui petit à petit prend le pas sur le sujet sulfureux de départ.

On dirait que le réalisateur hésite à aller trop loin dans son propos, et compense la gravité du sujet par une histoire d’amour et un happy end qui mettra finalement tout le monde d’accord. Même si la fin peut être interprétée également comme la preuve que cette société secrète n’a pas vraiment toujours son utilité quand l’humain retrouve de belles valeurs.

Un film dont j’attendais beaucoup, et qui au final agit un peu comme un pétard mouillé.

Dommage.

Note : 12,5/20

Original Title : THE AMERICAN SOCIETY OF MAGICAL NEGROES
Director 
: Kobi Libii
Screenplay : Kobi Libii
Cast : Justice Smith, David Alan Grier, An-Li Bogan, Drew Tarver, Michaela Watkins, Aisha Hinds, Rupert Friend & Nicole Byer
DOP : Doug Emmett
Producer : Julia Lebedev, Eddie Vaisman, Angel Lopez & Kobi Libii
Production : Sight Unseen Production / Juba Lane Production
Distribution : Sony Belgium / Universal Pictures
Year : 2023

Country : Denmark, USA
Audio : English
Subtitles : FR / NL
Running time : 104′ /Genre(s) : Comedy, fantasy

Pour info, le prix du public a été attribué à RIVER de Junta Yamaguchi.

En ce qui me concerne mon top 5 de cette édition est le suivant :

1) Humanist Vampire Too Sensitive to Kill , 2) Your Monster 3) Abigail  4) Krazy House 5) Unspoken

Voilà ce BIFFF 2024 se termine ainsi, ce fut un bon cru sans être non plus un cru exceptionnel, mais qu’importe, il a rassemblé cette année 47.000 festivaliers , soit 10% de plus que l’année dernière. Bravo !
Et puis, le principal pour les fanas de fantastique c’est le plaisir qu’ils prennent durant ce festival, un festival qui accueille chaleureusement et dans la bonne humeur toutes et tous sans distinction pendant 13 jours.

Longue vie au BIFFF, et rendez vous l’année prochaine du 8 au 20 avril, même lieu, même place à Brussels Expo au Heysel.

Et d’ici là, restez branchés !

Jean-Pierre Vanderlinden

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