Quand le nazisme et l’ésotérisme inspirent Giacometti et Ravenne : une trilogie haletante et au suspense aussi divertissant qu’intéressant

C’est une saga qui occupe cette chronique. Celle concoctée par Giacometti (celui qui est aussi le scénariste de Largo Winch) et Ravenne : le cycle du soleil noir. Les auteurs des aventures du célèbre Antoine Marcas nous proposent ici un univers différent, celui de la première guerre mondiale et d’une institution très particulière du nazisme : l’Ahnenerbe. La société pour la recherche et l’enseignement de l’héritage ancestral a réellement existé et a effectué de nombreuses fouilles archéologique afin de prouver la suprématie nazie de par les temps et l’histoire. Mais elle s’est aussi intéressée à des missions plus discrètes et ésotérique et c’est cet aspect des choses qui a inspiré nos deux auteurs de talent.

Le triomphe des ténèbres

« 1938. Dans une Europe au bord de l’abîme, une organisation nazie, l’Ahnenerbe, pille des lieux sacrés a travers le monde. Ils cherchent des trésors aux pouvoirs obscurs destinés à établir le règne millénaire du Troisième Reich. Son maître, Himmler, envoie des SS fouiller un sanctuaire tibétain dans une vallée oubliée de l’Himalaya. Il se rend lui-même en Espagne, dans un monastère, pour chercher un tableau énigmatique. De quelle puissance ancienne les nazis croient-ils détenir la clef ? 

A Londres, Churchill découvre que la guerre contre l’Allemagne sera aussi la guerre spirituelle de la lumière contre les ténèbres.

Ce livre est le premier tome d’une saga où l’histoire occulte fait se rencontrer les acteurs majeurs de la Seconde Guerre mondiale et des personnages aux destins d’exception : Tristan, le trafiquant au passé trouble, Erika, une archéologue allemande, Laure, l’héritière des Cathares… »

Avant tout, les résumés:

La nuit du mal

« Novembre 1941. L’Allemagne est sur le point de gagner la guerre. L’armée du Troisième Reich est aux portes de Moscou. 

Pour Himmler, le chef des SS, la victoire sera définitive s’il parvient à s’emparer d’une Swastika sacrée disparue en Europe. Pour Churchill, il faut absolument retrouver cette relique avant les nazis. Chacun compte sur Tristan Marcas, agent double au passé obscur.

Au coeur de cette guerre occulte entre les forces du Bien et du Mal, Laure, la résistante française, et Erika, l’archéologue allemande, vont s’affronter dans une lutte sans merci.

De Berlin à Londres, de la Crête mystérieuse à l’Italie de Mussolini, qui l’emportera dans ce duel entre l’ombre et la lumière. Et si la vérité se trouvait dans la jeunesse aux secrets interdits d’un certain Adolf Hitler? « 

La relique du Chaos

« Juillet 1942. Jamais l’issue du conflit n’a semblé aussi incertaine. Si l’Angleterre a écarté tout risque d’invasion, la Russie de Staline plie sous les coups de boutoir des armées d’Htler. L’Europe est sur le point de basculer. 

A travers la quête des Swastikas, la guerre occulte se déchaîne pour tenter de faire pencher la balance. Celui qui s’emparera de l’objet sacré remportera la victoire. Tristan Marcas, agent double au passé obscur, part à la recherche du trésor des Romanov, qui cache, selon le dernier des tsars, l’ultime relique.

A Berlin, Moscou et Londres, la course contre la montre est lancée, entraînant dans une spirale vertigineuse Erika, l’archéologue allemande et Laure, la jeune résistante française…. »

C’est un triptyque avec beaucoup de cohérence et d’intelligence. L’histoire et les personnages ont le temps de se développer et d’évoluer au cours de ces trois ouvrages. Car l’époque dans laquelle cette intrigue est plantée est propice aux évolutions personnelles rapides. Il faut avant tout sauver sa peau et essayer de suivre les valeurs que l’on a. Mais, dans une Europe gangrenée par le nazisme, il n’est aussi pas toujours évident de savoir pour quoi lutter.

C’est également très intéressant pour la génération dont je fais partie, celle qui n’a connu aucune guerre et qui ne connaît du nazisme que les films en noir et blancs et les brefs passages du programme scolaire qui y sont consacrés. En effet, Giacometti et Ravenne parviennent à nous plonger dans cette époque de stress, de guerre, d’incertitude, de dénonciation, de rationnement, de collaboration, d’espionnage, comme si nous y étions. On découvre alors une tout autre vie, un tout autre monde. Fait de délation et de peur, de pouvoir arbitraire et de racisme.

Et puis, comme les auteurs ont ce talent, il est indéniable qu’ils ajoutent leur touche d’ésotérisme, personnelle. Celle qu’on adore chez eux, ils mêlent subtilement des apparitions franc-maçonnes et d’autres confréries secrètes. C’est jubilatoire et un bon thriller, ne nous y trompons pas.

Ce qui ne gâche rien, à la fin de chaque tome, c’est ce petit « vrai ou faux historique » qui vous aide à faire la part des choses entre l’Histoire et la fiction. C’est la petite touche en plus que j’apprécie particulièrement.

Si vous aimez les quêtes, le suspense, les sociétés secrètes et que vous avez envie d’en apprendre plus sur cette époque trouble, plongez-y le coeur léger. C’est du tout bon !

Une réelle interrogation subsiste : la saga est-elle finie ou une suite est-elle programmée. L’histoire pourrait tout aussi bien en rester là … que continuer pour notre plus grand bonheur. Après tout, la guerre n’est pas finie et certains protagonistes sont toujours en vie …

Auteurs : Giacometti et Ravenne

Editions : JC Lattès

Sortis en 2018, 2019 et 2020

Nbre de pages : 476, 427 et 422 pages

Prix : 22 euros par tome

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