35e du FIFF de Namur, Clap final mais pas fatal pour la culture et le cinéma qui rapprochent les êtres

La 35e édition du FIFF s’est achevée vendredi dernier. Il est l’heure de tirer le bilan de cette édition très spéciale. 

Une question doit tarauder tous les cinéphiles qui se sont rendu au Delta et au Cameo, cette année, pour le festival de Namur. Est-ce le fait d’être aux abois qui rend la culture aussi touchante? Ce qui est certain, c’est que cette édition exceptionnelle ne l’aura pas été que d’un point de vue sanitaire. La sélection de cette année fut l’un des plus beaux crus du festival cinématographique de la capitale wallonne.

Le 7e Art étant avant tout une discipline qui emporte le spectacle dans un torrent d’émotions en le laissant s’oublier, son rôle émancipateur devient impérieux en cette triste année 2020. À l’heure où il est compliqué de d’abstraire d’une société anxiogène où les lois sont ressenties comme dictatoriales et répressives plutôt que tendant vers le bien commun, le FIFF et le cinéma francophone rendent un peu d’humanité à ce monde à la dérive.

Du film d’ouverture, Une vie démente d’Ann Sirot et Raphaël Balboni au long-métrage de clôture, Un Triomphe d’Emmanuel Courcol (l’interview réalisée par Alexis est à retrouver ici), cette 35e n’a cessé de mettre l’être au cœur de sa programmation.

La pépite Miss (interview de l’incroyable acteur principal, Alexandre Wetter, ici) est très certainement l’un des temps forts du week-end d’ouverture. Ce film de Ruben Alves qui narre le parcours d’un petit garçon qui rêve de devenir miss France est une ode à l’acceptation de soi-même.

Le film Adieu les cons d’Albert Dupontel est une nouvelle poésie critique décalée et terriblement humaniste.

Slalom de Charlène Favier rappelle au spectateur que la lumière des podiums et la gloire victorieuse peut parfois cacher de sombres histoires qui sont plus violentes que mille défaites.

Le premier long-métrage de Giovanni Aloi, La troisième guerre, montre que l’homme qui veut rentrer dans le rang pour faire appliquer la justice peut aussi sombrer dans les noirceurs de la société à laquelle il appartient.

Le dessin animé JOSEP se présente sous une forme naïve grâce aux dessins d’Aurel pour conter l’un des récits que l’Occident omet trop souvent dans sa transmission du passé.

Le documentaire Naître d’une autre, réalisé par Cathie Dambel, met à l’honneur le travail acharné de médecins qui font le choix de tenter d’offrir du bonheur à une partie de la société que les lois excluent en rendant leurs demandes illégales dans leurs pays.

The memories shop, le court-métrage de Christiaan Neu, illustre avec brio le fait que même dans les heures les plus sombres et les plus embrumées d’une vie, il ne faut jamais perdre espoir car un simple geste ou un objet peut être l’étincelle qui ranime le bonheur d’un être qui s’est oublié à cause de la maladie.

Le Bayard d’or de cette édition a récompensé une œuvre qui est aux couleurs de ce que les organisateurs ont souhaité faire émerger de cette 35e édition. PETIT SAMEDI est un message d’espoir face à l’absurdité de l’existence et face aux nemesis qui aspirent l’être vers les tréfonds du monde.

Les enfants ne furent pas les laissés pour compte de cette édition atypique du FIFF. Entre la nouvelle perle de La chouette du cinéma, La chouette en toque, Calamity de Rémi Chayé, qui narre la jeunesse de la terreur du Far West, et l’adaptation en long-métrage d’animation du Petit vampire de Joann Sfar, les têtes blondes eurent de multiples occasions de s’évader de l’actualité grisâtre en profitant de spectacles haut en couleur.

S’il y a un credo que le festival namurois a parfaitement illustré lors de cette semaine du cinéma francophone c’est que, par l’accès à la culture, la solidarité rend à l’être ce qu’il a de plus précieux, son humanité. C’est le message qui porta du début à la fin cette édition du FIFF.

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