Pour leurs soixante ans, Les Schtroumpfs s’offrent un gâteau et, comme dans les westerns, il y a des filles qui en sortent, prêtes à en découdre

Pour leurs 60 ans, les Schtroumpfs sont en super forme, au point de multiplier les rendez-vous, un peu partout en Belgique, au Heysel et, forcément, dans les librairies. Point de vue bande dessinée, la série régulière continue inlassablement et une autre est venue la renforcer : un spin-off, une aventure parallèle, une sorte de crossover avec des personnages qui n’existaient pas préalablement: des filles ! Oui, il y avait bien entendu la Schtroumpfette, mais sinon ? La blondinette était un peu seule pour faire valoir la diversité et la richesse qu’apportent les femmes à un univers. Ainsi, dans le premier tome, une bande de Schtroumpfs parmi les plus populaires des créatures de Peyo découvrait un village incroyable, peuplé uniquement de filles. Des sortes d’amazones, des personnages construits comme en miroir des petits hommes bleus. Dans La trahison de Bouton d’Or, ce sont les costauds, d’un côté comme de l’autre, qui ont la part belle. Une certaine idée de la mixité dans la BD de Papa, aussi.

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© Culliford/Parthoens/Maury/Maddaleni chez Le Lombard

Résumé de l’éditeur : La rivière qui borde le village des filles s’est soudainement tarie. Accompagnées du Schtroumpf Costaud, du Schtroumpf à Lunettes et du Schtroumpf Maladroit, certaines d’entre elles sont dépêchées pour comprendre l’origine de ce phénomène. Que vont-elles découvrir ? Quel nouveau danger planera sur le groupe ? La plus grande menace n’est-elle pas plutôt l’inimitié qui semble grandir entre Tempête et Bouton d’Or?

© Culliford/Parthoens/Maury/Maddaleni chez Le Lombard

Quand deux groupes se rencontrent, s’ils ne se fracassent pas comme des hooligans, tout ne peut pas pour autant coller dès le début. Il y a des rancoeurs, une certaine compétition qui émerge. Malgré leurs instances (le grand schtroumpf, absent, et son homologue féminine toute de rouge vêtue), Schtroumpfs et filles se confrontent dans des épreuves où les muscles des premiers ne font pas forcément le poids avec la ruse et la vivacité des secondes. Bon, tout ça reste bon enfant… tellement que les gamineries de cour de récré font leur apparition : « il paraît que Boucle d’Or est amoureuse du Costaud ». Les rumeurs vont vite, la jalousie aussi, dans une société qui doit encore intégrer cette mixité nouvelle. Et patatras tout va s’exacerber un peu plus quand l’eau de la cascade qui nourrit la forêt interdite et ses habitants va se tarir. Quelle sournoiserie se cache donc derrière ce drame ?

© Culliford/Parthoens/Maury/Maddaleni chez Le Lombard

Sous les couleurs girly données à la couverture par Paolo Maddaleni, Luc Parthoens et Thierry Culliford livrent une histoire universelle et actuelle dont les plus jeunes pourront, mine de rien, prendre de la graine. Dans les relations intra et extra-scolaires, face aux harcèlements parfois intrusifs et pas forcément ressentis comme tels par ceux qui les pratiquent, puis face à la préservation de la nature, même face à ceux qui la mettent en danger (on ne peut pas trop vous en dire, vous verrez). Alain Maury, au dessin, fait le boulot, lorgnant peut-être plus vers un dessin… animé que dans la série-mère. Série-mère qui nous avait un peu déçus ses derniers temps en n’amenant plus grand-chose à un univers peut-être intemporel mais un peu éculé. Avec cette deuxième série, le coup de boost est bel et bien là, certainement commercial mais aussi bienveillant et nourri d’un univers moins fantaisiste que celui de Peyo (qui déjà l’utilisait depuis longtemps, voyez les Schtroumpfs Noirs ou le Schtroumpfissime) : le nôtre.

© Culliford/Parthoens/Maury/Maddaleni chez Le Lombard

Des récits mini pour retourner aux origines

Plus tôt cette année, Dupuis, par l’intermédiaire de ce grand passionné qu’est Frédéric Niffle, a republié en version de poche six mini-récits Schtroumpfs. Tels que publiés à l’origine dans le Journal Spirou, c’est-à-dire avec le vrai trait des débuts de Peyo, avant qu’il ne soit retravaillé, poli, harmonisé quitte à perdre un peu son âme originelle par le studio qu’il mit sur pied. Résultat des courses ? Un moment de patrimoine qui permet de retrouver la passion des débuts, une autre façon d’aborder des histoires connues sur le bout des doigts, dans une autre manière de mettre en page.

© Peyo chez Dupuis

Il y a là Les Schtroumpfs noirs, le Voleur de Schtroumpf, L’oeuf et les Schtroumpfs, Le faux Schtroumpf, La faim des Schtroumpfs et le Centième Schtroumpf. Certaines séries aujourd’hui mythiques ont parfois eu du retard à l’allumage. Ici, ce descendant de pirate qu’est Peyo avait déjà toutes les cartes en main pour naviguer entre un monde féérique et créatif et sa réalité de dessinateur. Avec un format super adapté à la lecture d’histoires courtes avant de s’endormir. Matériellement, ça ne prend pas beaucoup de place… mais dans notre coeur, je ne vous dis pas !

© Peyo chez Dupuis

Série : Les Schtroumpfs & le village des filles

D’après l’univers créé par Peyo

Tome : 2 – La trahison de Bouton d’or

Scénario : Luc Parthoens et Thierry Culliford

Dessin : Alain Maury

Couleurs : Paolo Maddaleni

Genre : Aventure, Humour, Jeunesse

Éditeur : Le Lombard

Nbre de pages : 48

Prix : 10,95€

Date de sortie : le 24/08/2018

Extraits: 

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