Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le cœur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez-vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !
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On rentre ce lundi dans la deuxième semaine du festival avec au Ciné 2 RV : Resurrected Victims du réalisateur coréen Kyung-Taek Kwak
Synopsis : Sept ans après le meurtre brutal et impuni de sa mère, Jin-hong est devenu un redoutable procureur : si ça ne tenait qu’à lui, tous les accusés qui passent dans son prétoire finiraient sur la chaise électrique, avec une petite pensée pour maman. Mais, un beau jour, il reçoit un étrange coup de fil de sa sœur : celle-ci lui annonce que leur mère est assise dans le salon et qu’en plus, elle n’a pas du tout la gueule d’une figurante de The Walking Dead… Une fois sur place, Jin-hong n’a même pas le temps de lui claquer la bise que sa mère tente de le poignarder. Sans raison. Du moins, en apparence, car des hommes en noir débarquent très rapidement et font un topo ultra-confidentiel au procureur : plusieurs cas de résurrection ont été signalés à travers le monde et, à chaque fois, les heureux élus du purgatoire sont d’anciennes victimes de meurtres non résolus. Et si elles reviennent sur Terre, ce n’est pas pour assister au Mondial de foot mais bien pour tuer de leurs propres mains ectoplasmiques leur véritable meurtrier. Forcément, vu les retrouvailles houleuses avec sa môman, Jin-hong devient rapidement le suspect principal de son assassinat…
D’une grande originalité et finement agencé, le scénario de ce thriller fantastique nous tient en haleine d’un bout à l’autre du film. Avec comme leitmotiv que « La vengeance ramène les morts à la vie » le film se démarque des habituelles histoires de vengeance qu’on nous sert d’habitude, et nous amène aussi à réfléchir. Dans la distribution on notera la présence de Kim Rae-Won (déjà aperçu dans The Prison) et de l’excellente Kim Hae-Suk (Thirst, Mademoiselle, Tunnel et New Trial qui fut également projeté au BIFFF 2018). Un film à voir, assurément.
RV : RESURRECTED VICTIMS
Première: Première Européenne
Pays: Corée du Sud
Audience: ENA
Audio: Coréen
Sous-Titres: Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur: Kyung-Taek Kwak
Cast: Dong-il Sung, Hae-sook Kim, Hye-jin Jeon, Rae-won Kim
Distributeur: Showbox
Running time: 91′
Note : 13,5/20
Au Ciné 1, Veronica de Paco Plaza a attiré un public nombreux qui vient voir un énième film de possession.
Synopsis : Madrid, un soir de juin 1991. La police reçoit un appel de détresse. L’inspecteur Romero, imper’ trempé, clope au bec et dégaine du vieux briscard blasé, se rend sur place. Mais la scène à laquelle il assistera cette nuit-là restera sans nul doute la pire de sa longue carrière. À tel point que ce sera la première et la dernière fois qu’un rapport de police mentionnera ouvertement une activité paranormale… Flashback, trois jours plus tôt : Véronica est une ado qui en bave. La mort tragique de son père va l’obliger à épauler sa mère dans l’éducation de ses deux sœurs et de son petit frère. Pas une minute à elle, la pauvre. Toujours à préparer la tambouille, laver le linge et savonner sa fratrie entre deux exercices de math. Mais une éclipse solaire convoquant tous les étudiants sur le toit de l’école va lui permettre de s’éclipser, elle, avec deux copines dans les sous-sols de l’établissement. Un break, une pause Kit Kat, un temps mort. N’importe quoi, pourvu qu’elle ait du temps à elle ! Et là, roulement de tambour, ‘sieurs dames : elles auraient pu sortir un pétard ou une bouteille de tequila afin de décompresser, mais non… Ce sera une planche de Ouija. Et elle va fonctionner au-delà de leurs espérances. Voire de leurs pires cauchemars, en fait.
Un énième film de possession avec de gros effets gore ? Pas vraiment, car Veronica se démarque des poncifs du genre avec une réalisation efficace, quelques scènes impressionnantes, mais surtout un côté réaliste qui finalement convient parfaitement à cette histoire de ouija qui a mal tourné et la rend au final bien plus effrayante. En s’associant avec le scénariste Fernando Navarro (Spy Time et Muse), Plaza s’est penché sur un fait divers réel qui a défrayé la chronique madrilène au début des années 90. Dans son enquête, la police n’a pas trouvé d’explications aux évènements et a évoqué dans son rapport l’aspect paranormal des faits. Un film bien torché et passionnant que vous pouvez visionner sans crainte.
VERONICA
Genre: horreur
Première: Panorama
Pays: Espagne
Audience: ENA Audio: Espagnol
Sous-Titres :Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur: Paco Plaza
Cast: Ana Torrent, Bruna GonzáLez, Claudia Placer, Consuelo Trujillo, Iván Chavero, Sandra Escacena
Distributeur: Film Factory Ent. S.L.
Running time: 105′ Note : 12,5/20
Retour vers le Ciné 2 pour visionner Charismata d’Andy Collier et Toor Mian.
Synopsis : Allez ma grande, tu peux le faire : on vient de retrouver un autre macchabée avec des organes en moins. Respire. Vu l’ambiance «pentagramme à la craie et cire fondue», ça sent le rituel satanique à plein nez. Encore une fois… Et ne te soucie pas de tes connards de collègues de la section homicides. #Balancetonporc un autre jour. Quand tu auras du temps. Là, tu as un suspect dans ta ligne de mire, mais personne ne veut te croire. Sexe faible, mon cul, bande de borgnes ! Et ton divorce, tu le gères, ton divorce ? Bien sûr que non… Tout comme cette foutue maison que tu n’arrives pas à vendre. Tiens, un médoc bien-être arrosé de whisky. Ça t’aidera à y voir plus clair. Burn-out, burn-out, burn-out… Est-ce parce que les cadavres des rituels sataniques sortent littéralement des murs de ta chambre que tu ne parviens plus à dormir ? Réfléchis, pense, respire à fond. Une autre victime éviscérée comme un rat de labo vient de faire surface. Vraiment pas discret. Comme si l’on essayait d’attirer l’attention de quelqu’un… ou de quelque chose… Avec. Ces. Rituels. Sataniques. Mais personne ne te croit, Rebecca…
Charismata est typiquement le genre de thriller qui vous emporte et vous scotche pendant quasi toute la durée du film. On y trouve du suspense, des personnages intéressants et une enquête passionnante sur un serial killer implacable et sanguinaire. Et puis voilà il y a la fin du film qui arrive comme un cheveu dans un potage dont on savourait finement le goût délicieusement vénéneux.
Pourquoi avoir choisi cette fin qui semble faire partie d’un tout autre film ? Pour terminer sur une séquence choc ? Dommage. Néanmoins, n’hésitez pas à visionner Charismata qui reste un très bon film de genre et vous fera passer un excellent moment. Sans cette fin étonnante, ma cote aurait été bien meilleure, mais après tout, comme une critique reste toujours très subjective, vous allez peut être l’apprécier cette fin, vous ?
CHARISMATA
Compétition: Compétition Méliès, Prix de la Critique
Première Première Belge
Genre : crime, fantasy
Pays : UK Audience: ENA Audio: Anglais
Sous-Titres: Français, Néerlandais
Réalisateur: Andy Collier, Toor Mian
Cast: Andonis Anthony, Jamie Satterthwaite, Johnny Vivash, Sarah Beck Mather
Distributeur: Raven Banner Ent.
Running time: 96′
Note : 13,5/20
Passons maintenant à la programmation du mardi 10 avril avec pour commencer la diffusion à 14h au Ciné 2 de Belzébuth de Emilio Portes que je n’avais pas pu voir le 4 avril au Ciné 1.
Synopsis : Alors qu’il agonisait sur sa croix, Jésus avait promis de revenir sur Terre… Mille ans plus tard, premier essai. Mais le Malin réussit à enfumer le pape de l’époque, qui ne trouve rien de mieux que de lancer la première croisade, tuant au passage le Messie ressuscité. Vachement refroidi par l’accueil, JC décide d’attendre un autre millénaire avant de refaire coucou. Evidemment, personne n’est au courant, mais certains signes avant-coureurs ne trompent pas les initiés… À Mexico, de nos jours, une infirmière possédée fait un véritable carnage dans une maternité. Cinq ans plus tard, un gamin liquide ses camarades de classe à coups de pétoire. Quelques jours après, une employée de la piscine municipale rejoue les derniers instants de Claude François avec un bassin rempli de gamins innocents et de fils électriques… Le doute n’est plus permis : Jesus is back ! Et, vu les cadavres qui s’empilent, c’est son éternel challenger, Belzébuth, qui se charge du pot d’accueil.
Alors, disons le tout de suite, Belzébuth est un grand film de genre qui renouvelle avec brio la lutte du Malin contre le Messie. Tout est réussi dans ce film: le casting formidable, l’histoire étonnante, les jump scares bien à propos et surtout une absence de surenchère et de scènes grand guignolesques qui auraient certainement desservi le film. Ici tout est dosé comme il faut, sans en faire trop, ce qui rend le film bien plus effrayant. Alors foncez voir Belzébuth, c’est de la balle !
BELZEBUTH
Genre : horreur
Première : Première Belge
Pays : Mexique Audio : Espagnol
Audience : ENA
Sous-Titres : Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur : Emilio Portes
Cast: Aida López, Conde Fabregat, Giovanna Zacarías, Joaquín Cosio, Tate Ellington, Tobin Bell, Yunuen Pardo
Distributeur: Videocine
Running time : 113′
Note : 15/20
Toujours au Ciné 2, on enchaine avec The Envelope de Vladimir Markov.
Synopsis : Chauffeur privé d’une grosse société moscovite, Igor n’a peut-être pas de casquette DHL vissée sur le caillou, mais il veut bien jouer au coursier afin de faire plaisir à la secrétaire qu’il dragouille entre deux trajets. Et puis, une enveloppe à livrer, c’est l’affaire de quinze minutes à tout casser, non ? Sauf qu’à peine arrivé à l’adresse susmentionnée, Igor ne va pas tarder à regretter sa bonté d’âme : la porte de l’appartement, flanquée d’un joli numéro 13, est déjà ouverte sur un intérieur aussi cosy qu’un goulag. La proprio, raccord avec sa déco, apparaît alors dans un souffle glacial et annonce à Igor qu’il s’est trompé d’adresse. Amusé par cette vieille folle qui veut probablement éviter un avis d’expulsion, Igor rabaisse ses mirettes sur le fameux courrier… et constate que l’adresse n’est plus la même. Dans la foulée, son interlocutrice lui conseille vivement de continuer à jouer au facteur en lui proposant même une vieille pièce d’or datant de l’époque des tsars. À une condition, cependant : ne jamais – au grand jamais – essayer d’ouvrir la fameuse enveloppe…
À la lecture du synopsis, on se dit qu’il y a moyen d’exploiter ce thème avec talent. Hélas, ce film russe est d’un ennui abyssal et tout au long de ces 76 minutes qui en paraissent le double. On baille à gorge déployée en se demandant réellement ce que le réalisateur a voulu nous dire en tournant ce long métrage auquel je ne trouve réellement aucune qualité. L’image est quelconque, les acteurs peu inspirés, le héros transparent, et la chute ridicule. Tout au plus le réalisateur aurait pu en faire un court métrage. Bref, un film mièvre à oublier très vite.
(THE) ENVELOPPE
Genre : horreur
Première : Première Internationale
Pays : Russie Audience : ENA
Audio : Russe
Sous-Titres : Anglais, Français, Néerlandais
Réalisateur: Vladimir Markov
Cast : Diana Yenakaeva, Igor Khripunov, Igor Lizengevych, Julia Peresild, Lyudmila Chirkova, Olga Medynich
Distributeur : RB Prod. / Planeta Inform Film Dist.
Running time : 76′
Note : 5/20
On continue la journée du mardi avec The Place de Paolo Genovese au Ciné 1.
Synopsis : Il est assis dans ce bar jour et nuit, gribouillant dans un journal qui tient plus du grimoire que du petit carnet en moleskine. Qui est-il ? Personne ne le sait, et pourtant il semble très populaire… Chaque jour, des inconnus s’assoient à sa table pour le consulter, tel un oracle de comptoir. Toutes ces personnes semblent désespérées, et ce mec serait capable de réaliser n’importe quel vœu. Mais, malgré sa barbe, cet homme providentiel n’a rien du Père Noël, et chaque souhait implique une tâche particulière de la part du client. Une femme souhaite voir son mari guérir d’un Alzheimer ? Elle devra construire une bombe et la faire exploser dans un lieu public. Un père désire ardemment débarrasser son fiston d’une vilaine tumeur ? Pas de problème : il devra assassiner un enfant innocent. Un aveugle souhaite recouvrer la vue ? À lui de violer une inconnue… Bref, tout est possible avec notre buveur de café invétéré. Mais tout a un prix.
The Place est un film particulier, tourné en huis clos dans un bar dans lequel des protagonistes viennent s’asseoir devant le personnage principal afin de lui demander des faveurs en retour de missions à effectuer, souvent malveillantes. Alors voilà, l’idée de départ est excellente et on accroche bien pendant la première demi-heure en se disant qu’à un moment ou l’autre un peu d’action va pointer le bout du nez, mais rien, juste une succession de dialogues certes souvent cyniques et vénéneux, mais toujours en face à face entre deux ou trois personnages. On imagine ce que le film aurait pu donner s’il avait bénéficié d’un vrai budget, car ici le budget est visiblement réduit au minimum : un bar, une table, trois chaises, une serveuse assez jolie et quelque personnages qui défilent et racontent leurs péripéties; le tout entrecoupé de plans fixes du bar vu de l’extérieur.
Pas de quoi y sacrifier son porte-monnaie, hein ! Bref, je dis bravo pour le scénario de base et la qualité des dialogues qui nous font voyager au coeur de toutes les vicissitudes humaines, mais je mets un gros bémol pour la réalisation austère de ce qui aurait sans doute fait en d’autres lieux une excellente pièce de théâtre. Dommage quand on connait le talent de Genovese (Perfect Strangers), à moins qu’il s’agisse d’un vrai choix artistique du réalisateur, choix que personnellement je ne trouve pas le plus pertinent. À vous de vous faire votre propre opinion.
THE PLACE
Compétition: Compétition 7e Parallèle
Première : Première Belge
Pays : Italie
Audience : ENA
Audio : Italien
Sous-Titres : Français, Néerlandais
Réalisateur : Paolo Genovese
Cast : Alba Rohrwacher, Marco Giallini, Sabrina Ferilli, Valerio Mastandrea
Distributeur : Paradisio Filmed Ent.
Running time :105′
Note : 12,5/20
Et on termine la journée avec Parallel de Isaac Ezban.
Synopsis : Lancés dans l’univers impitoyable des start-up, Noël, Josh, Devin et Leena se partagent une vieille baraque en colocation, tout en essayant de vendre leur appli de parking. Les temps sont durs, la concurrence est sans pitié et les engueulades sont régulières. Mais un soir, nos quatre amis vont faire une étonnante découverte derrière un mur creux de leur cave : une pièce secrète dans laquelle trône un mystérieux miroir. Plus flippant encore, le fameux miroir se révèle être une porte dérobée vers des univers parallèles, où le temps se dilate très avantageusement. Nos quatre jeunes loups y voient d’abord une formidable pirouette pour abattre deux semaines de boulot en trois jours. Mais ces univers parallèles les intriguent de plus en plus, et ils se mettent à les tester… Gentiment, d’abord, en piquant la carte de crédit de leurs doubles pour se faire plaisir, par exemple. Puis, dans un des univers alternatifs, ils découvrent par hasard la jaquette d’un film : Frankenstein, avec Ryan Gosling et Emma Stone. Purement anecdotique, à première vue. Et pourtant…
Personnellement je n’ai pas trop accroché à cette histoire de mondes parallèles assez convenue. Des miroirs qui lorsque vous les traversez vous amènent dans un autre monde, il y en a à profusion dans la littérature et le cinéma fantastique, et le genre a déjà été traité maintes fois. Il fallait donc une touche d’originalité en plus pour que Parallel soit convainquant, et on a devant nous un film très académique et peu original qui met en scène un groupe d’amis qui jouent avec l’interdit et en payent au final l’addition.
Tout ça sent un peu trop la production américaine façonnée grand public, et bien trop sage pour me séduire. Mais je met ma main au feu que le film trouvera son public et plaira beaucoup aux geeks et autres passionnés de SF.
PARALLEL
Genre : SF
Compétition : Compétition Internationale
Première : Première Mondiale
Pays : Canada
Audience: ENA
Audio : Anglais
Sous-Titres : Français, Néerlandais
Réalisateur : Isaac Ezban
Cast : Alyssa Diaz, Aml Ameen, Georgia King, Kathleen Quinlan, Mark O’Brien, Martin Wallström
Distributeur : Bron Studios
Running time :104′
Note : 11,5/20
Rendez vous très bientôt ici pour une prochaine gazette du BIFFF !!!
Jean-Pierre Vanderlinden
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