Entre cabale et cavale, l’Undertaker mis à mal : qui du vautour ou du marabout emportera l’héritage d’Hippocrate ?

Y’a pas de répit pour les héros, pas de trêve pour les salauds. Un vautour et un marabout ont bouffé la colombe de la paix et entre le croque-mort et le boucher, il n’y aura pas de cadeaux, encore moins sous le sapin. Jonas Crow et Jeronimus Quint se sont connus à Sutter Camp, le premier jurant sans doute de ne plus jamais croiser le bourreau fait chirurgien. C’était sans compter le maudit hasard qui les réunirait dans un face-à-face infernal dans lequel l’humain n’est que faiblesse… et douleur.

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© Dorison/Meyer

Résumé de l’éditeur : Gravement blessée, Rose a accepté de suivre L’Ogre de Sutter Camp, alias Jeronimus Quint, dans l’espoir qu’il la soigne. À leurs trousses, Jonas Crow et Lin, bien décidés à sauver leur amie et à régler une fois pour toutes son compte au monstrueux chirurgien. Mais comment arrêter un homme dont le génie maléfique lui permet de transformer chaque patient innocent en un complice mortel contre l’Undertaker ?

© Dorison/Meyer

Après un épisode précédent qui mettait leur héros autant que le lecteur à rude épreuve psychologique, Xavier Dorison et Ralph Meyer rapprochent la foudre et creuse le sillon, proposant d’autres dilemmes à notre fossoyeur pas vraiment dans son assiette mais nourri par la hargne et la volonté de sauver Rose peu importe les embûches qui se dresseront sur son passage.

© Dorison/Meyer

Les auteurs n’ont pas attendu et profitent qu’ils sont toujours aux débuts (tonitruants) de leur Lonesome « Dead-Boy » pour le confronter à ce qui est sans aucun doute son pire ennemi. Pire, et même plus, car Jéronimus a tout du… héros. D’approche sympathique, cultivé et perspicace, tel Sherlock Holmes, il sait vite tout de ses contemporains et… futures proies.

© Dorison/Meyer

Car Jeronimus pratique la médecine de l’horreur, celle des monstres, rendue possible par l’atrocité de la guerre. Et les camps nazis n’en ont pas le monopole. Jeronimus, chirurgicalement, tranche, coupe, sectionne pour parvenir à ses fins et ses rêves les plus fous. Peu importe les victimes, tant que la médecine progresse (ça se passe encore de nos jours de manière beaucoup plus insidieuse et loin des yeux de l’Occident, vous me direz).

© Dorison/Meyer/Delabie

Pourtant, le disciple du diable plutôt que d’Hippocrate a un atout dans sa manche : une logorrhée réfléchie, mécanique, qui lui permet d’emballer ses contradictions pour mettre tout le monde de son côté. Et face à un Undertaker plutôt taiseux, ça joue.

© Dorison/Meyer

Aussi grandiose que son premier acte, L’ombre d’Hippocrate parachève le travail. Crépusculaire, apocalyptique, avec des flingues mais pas trop car la tension des ambiances et des situations suffit à nous asphyxier, nous fracasser.

© Dorison/Meyer/Delabie chez Dargaud

Ça sent le pu à plein nez, des blessures causées par l’ogre, il n’y a plus de place pour l’humanité balayée par l’instinct de survie et de faire survivre. Sous les effluves donnés par les couleurs contrastées de Caroline Delabie, le travail et Dorison et Meyer est magistral.

© Dorison/Meyer

Série : Undertaker

Tome : 4 – L’ombre d’Hippocrate

Scénario : Xavier Dorison

Dessin : Ralph Meyer

Couleurs : Ralph Meyer et Caroline Delabie

Genre : Western

Éditeur : Dargaud

Nbre de pages : 64

Prix : 13,99€

Date de sortie : le 27/01/2017

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