Auteur d’un concert en demi teinte et handicapé par sa jambe, Marilyn Manson reste et restera Marilyn Manson

Après une prestation convaincante aux Lokerse Feesten en aout dernier, l’Antéchrist Marilyn Manson était de passage dans le chaudron de Forest National pour défendre son dernier né Heaven Upside Down. Si en album le Révérend déçoit rarement, il en est autrement quant à ses prestations scéniques plutôt aléatoires. En un mot, il est capable du meilleur comme du pire. Ce samedi soir à Forest il n’a pas donné une prestation quatre étoiles et s’est contenté d’un service minimum sans doute dû à son problème de jambe et à un show allégé pour la circonstance.

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

Les hostilités démarrent avec Dinos Chapman qui n’est autre que l’un des Chapman Brothers plasticiens célèbres et perturbateurs dont l’oeuvre provocatrice en art contemporain est devenue célèbre . Les deux artistes sculptent des créatures chimériques et proposent leur vision personnelle de l’enfer contemporain. Leur art s’est répandu bien vite dans les galeries célèbres de Londres, Hong Kong ou Moscou. Riche et célèbre, Dinos a rajouté une corde son arc en se lançant dans la musique et plus particulièrement dans l’électro dark ambient. Perso, je suis client (je possède d’ailleurs son excellent album Luftbobler sorti en 2013) et j’ai apprécié sa performance, même si la plupart des spectateurs ont dû être interloqués par cette première partie qui semblait si éloignée de l’univers de Marilyn Manson. Mais à y regarder de plus près, pas tant que ça…

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

Il est 21h lorsque la sono de Forest diffuse « Killing an Arab »  de The Cure suivi de « The End » des Doors, une parfaite entrée en matière pour accueillir Brian Hugh Warner et ses sbires tout droit sortis de l’enfer. C’est sur  » Révélation#12″  que notre homme fait son entrée perché sur un trône roulant électrique qu’il commande par une manette située sur son accoudoir.

Depuis cet accident du 30 septembre dernier quand la chute d’un décor en plein concert  lui a causé un double fracture de la jambe avec broches, plâtre et tout le toutim, Marilyn Manson, après une courte convalescence,  a repris la route et continue à assurer malgré tout le show comme il peut et avec courage. Il est clair que ce genre de fracture fait souffrir, c’est une évidence. Et rien que pour ça chapeau à lui. La production du show a été retravaillée et plusieurs décors abandonnés pour s’adapter à cette situation assez spéciale. Et bien sûr, ça s’en ressent au cours du set. « This is the new Shit » et « Disponible Teens »  précèdent un  » mObscene »  qui manque cruellement de punch et peu servi par un son plutôt chaotique.

On sent l’homme rageur de se trouver prisonnier de ce carcan médical et il ne faut pas longtemps pour que son tempérament fougueux reprenne le dessus et qu’il se mette à engueuler copieusement des spectateurs qui lui envoient le faisceau rouge de leur appareils photos dans la tronche. « Le prochain qui me vise encore avec une lumière rouge , je le fais foutre dehors  » scande-t’il d ‘un air passablement énervé. Ceci dit, on peut le comprendre.

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

Il se lance alors dans « The Dope Show » qui fait toujours son petit effet avant d’enchaîner avec « 1° » et un « Sweet Dreams ( Are Made of This) » qui a toujours l’art d’enflammer ses fans. Un bon titre reste un bon titre.

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

Malheureusement, le concert est entrecoupé de nombreux blancs, des pauses utiles pour que les deux infirmiers masqués qui entourent notre antichrist préféré s’occupe de lui changer ses costumes et l’aident à se déplacer, ce qui affecte inévitablement le rythme du show. Déjà qu’en temps normal, l’homme est coutumier de ces pauses parfois longues entre les titres, ceci n’arrange pas cela. Mais quand la musique repart et que les riffs claquent tandis que Brian donne de sa voix rauque si particulière, la jouissance revient rapidement.

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

« Tourniquet », « We Know Where You’re Fucking Live » et « Say 10 » enfoncent le clou avant que Marilyn Manson ne prenne congé de son public. En rappel, nous avons droit à un « Beautiful People »  très attendu mais moins délirant qu’aux Lokerse Feesten avant que le Révérend ne nous quitte définitivement avec « Coma White ». Les lumière se rallument, la sono envoie « God’s Gonna Cut You Down »  de Johnny Cash. Rideau.

Marilyn Manson © Jean-Pierre Vanderlinden

Ce ne fut pas un grand concert de Marilyn Manson, loin de là et la folie de l’époque du concert au VK et des tournées destroy comme celle de Gods Guns & Government de 2002 est bien loin mais, même diminué, Marilyn Manson reste Marilyn Manson, un personnage incroyable, unique et controversé, capable du meilleur comme du pire qui ne nous laissera jamais de marbre. Et puis il y a son rock déjanté auquel on ne peut pas résister et ça c’est l’essentiel !

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka jprockbruxelles

Setlist Marilyn Manson Forest National (Bruxelles) 02.12.2017 :

* Killing an Arab 
(The Cure song) 


* The End 
(The Doors song) 


* 
Song played from tape 


Requiem – Introitus 
(Wolfgang Amadeus Mozart ) 


* Revelation #12
* This Is the New Shit
* Disposable Teens
* mOBSCENE
* Kill4Me
* Deep Six
* Third Day of a Seven Day Binge
* The Dope Show
* 1°
* Sweet Dreams (Are Made of This)
* Tourniquet
* We Know Where You Fucking Live
* Say10

* Encore:
* The Beautiful People

* Encore 2:
* Coma White
* God’s Gonna Cut You Down 
(Johnny Cash song)

Le concert en images…

3 commentaires

    1. Il devrait ce mettre aux playback…ça plairait sans doute à l’auteur de l’article…à ce demander si il a assisté au concert pour «féliciter» le gars qui a fait une avant première pitoyable.

  1. Je ne suis pas d’accord il a donné un très bon concert avec un public en demi teinte, cassé avec une avant première plus que médiocre d’un gars qui se prend pour un artiste qui est resté planté derrière sa platine sans même bouger une fois, qui a assommé le public à coup de prozac. Marilyn Manson malgré son handicap a été grandiose en nous offrant une prestation vocale que je n’avais plus entendu depuis 2007, malgré sa jambe il était là debout à interagir avec son public à pousser son coup de gueule sur des cons qui suivent le concert derrière leur écran de téléphone ce qui était énervant pour ceux qui sont là pour profiter pleinement du show, on devrait interdire les téléphone sérieux parce que ça gâche tout et surtout le plaisir de s’amuser et c’est un grand manque de respect pour l’artiste. Sa qualité vocale était bien présente, ses musiciens au top malgré un public mou, merci aux rares exception qui étaient là pour s’éclater et mettre l’ambiance il a donné quelque chose d’exceptionnel et je l’en remercie d’avoir donné autant pour son public, je suis triste par contre qu’il n’est pas reçu autant qu’il mérite.

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