Avec F.E.A.R. et sans reproche, Marillion renoue avec le succès et enchaîne les prestations live miraculeuses, et a chamboulé le Zénith de Paris

Actif depuis 1979, Marillion est un fleuron du rock progressif qui a su se renouveler sans perdre son âme et continue au fil des décennies de distiller une musique classieuse et majestueuse qui ravit les amateurs du genre. Il faut dire que depuis 1988 et le départ du charismatique Fish, le groupe affiche un line up stable porté par un vocaliste d’exception en la personne de Steve Hogarth. Avec son dernier album F.E.A.R. (Fuck Everyone and Run) qui est un réel succès, le groupe renoue avec les grandes scènes comme le Royal Albert Hall à Londres et le Zénith à Paris. C’est donc finalement vers la ville lumière que je me suis tourné histoire de juger sur pièce, le groupe n’ayant pas programmé de date en Belgique. Et j’en suis revenu tout chamboulé…

Marillion © JP Vanderlinden

Ce soir dans un Zénith quasi complet, nous n’aurons pas de de première partie, c’est un Marillion « full show » qui nous est proposé, entrecoupé d’un court entracte. À leur arrivée sur scène, les musiciens sont accueillis par une énorme ovation et, dès les premières mesures, on plonge dans l’univers de F.E.A.R. que le band a décidé de jouer en entier. Le son est puissant et magnifique, et le light show éblouissant sert de magnifique écrin à la musique exceptionnelle des Britanniques. Hogarth possède toujours une voix formidable qui tout au long du set ne le trahira jamais, tandis que Steve Rothery dont le tour de taille reste toujours impressionnant malgré quelques régimes manie sa six cordes avec le feeling et la dextérité qu’on lui connait. Quant à Trewavas, Mosley et Kelly ils sont égaux à eux même, c’est à dire impeccables de bout en bout.

Marillion © JP Vanderlinden

Ce qui séduit l’auditeur, c’est la cohésion sans faille entre les cinq musiciens qui se promènent avec une facilité dérisoire dans un répertoire subtil et techniquement éprouvant. Mais Marillion n’en fait jamais trop et parvient à trouver le juste équilibre entre émotion et virtuosité ce qui n’est pas toujours le cas de certains groupes de la nouvelle génération qui ont tendance à gaver l’auditeur de morceaux de bravoure souvent dispensables. Ici, on est dans un dosage minutieux et la recherche évidente d’un plaisir partagé, et cette première partie se déguste comme un champagne bien frappé.

Marillion © JP Vanderlinden

Après un entracte d’environ quinze minutes, le groupe est de retour sur les planches renforcé par quelques musiciens classiques (un quatuor à cordes et deux cuivres) et nous offre un enchaînement de titres tous plus réussis les uns que les autres avec « The Great Escape », « Easter », « Man of Thousand Faces », « Go ! » et passe réellement à la vitesse supérieure pour le plus grand bonheur d’un Zénith conquis.

Marillion © JP Vanderlinden

Cerise sur le gâteau, nous avons droit à deux rappels et à des interprétations somptueuses  de « Invisible Man », « Waiting to Happen » et « Neverland » avant un ultime « The Leavers V One Tonight » qui met tout le monde à genoux. L’ovation est immense et le Zénith debout salue ses héros. J’ai beau chercher à extirper un petit défaut à tout cela mais je n’y arrive pas, le groupe a livré ce soir une prestation sans faille devant laquelle on ne peut que s’incliner. Chapeau bas Messieurs et longue vie à Marillion !

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE BLACK FEATHER

Setlist :

  1. F.E.A.R.
  2. with classical musicians
  3. Encore:
  4. Encore 2:
  5. (with the classical musicians)

Le concert en images…

 

3 commentaires

  1. Splendide, sublime, grandiose…
    En fait les superlatifs ne peuvent que pleuvoir face à une telle prestation.
    Alors oui, merci à eux de faire confiance à leurs fans non anglo-saxo et surtout, oui, longue vie à Marillion.

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