Depeche Mode se réinvente et embrase le Sportpaleis !

Un concert de Depeche Mode constitue toujours en soi un évènement. C’est au Sportpaleis d’Anvers que le band mythique nous avait donné rendez vous, mardi soir, pour l’unique date belge de son «  Global Spirit Tour ». Inutile de préciser que la salle anversoise affichait complet depuis des lustres, les tickets s’étant arrachés en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Pas simple pour les fans d’arriver en vue de la salle anversoise ces derniers mois, les travaux interminables jouxtant le Sportpaleis et le Lotto Arena entraînant à chaque concert des embouteillages monstres et des files interminables. Résultat des courses : j’ai mis 1h40 pour faire le trajet Bruxelles – Anvers et une durée identique pour quitter le parking après le show. Décidément assister à des concerts dans la ville de Bart De Wever s’apparente de plus en plus à un solide chemin de croix. Mais ce soir Depeche Mode est dans la place. Et ça, ça motive n’importe quel quidam fan des 80’s.

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Lorsque je pénètre finalement dans la salle c’est The Raveonettes qui occupe la scène. J’aimais beaucoup ce duo danois de rock indépendant lorsqu’il associait des mélodies pop sucrées inspirées des 60’s au son distordu saturé de feedback de la guitare, mais ce que j’ai pu voir de leur prestation de ce soir m’a fortement déçu. Le band glisse aujourd’hui vers un romantic-dreamy-rockabilly-tronica ( oui j’ai pas trouvé mieux, sorry ! ) peu inspiré qui s’avère souvent ennuyeux et peu adapté en tout cas à une salle de la capacité du Sportpaleis. Exit la fraîcheur et l’enthousiasme spontané des débuts pour faire place à des compos plus cérébrales , et c’est bien dommage.

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Mais c’est pour la bande à Dave Gahan que le public a fait le déplacement, et il est vrai que le concert de ce mardi soir a tenu toutes ses promesses autant musicalement qu’émotionnellement. Sans doute galvanisé par son 55e anniversaire qu’il fête ce soir, le frontman britannique semble en grande forme et virevolte d’un côté à l’autre de l’immense scène, valsant avec son micro ou se déhanchant sensuellement pour le plus grand plaisir de la gent féminine. Exécuté dans une ambiance sombre et quelque peu oppressante le début du show surprend mais le groupe va doucement monter en puissance pour nous délivrer au final une prestation digne de sa légende.

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Dans la setlist on retrouve pas mal de titres du nouvel album «  Spirit «   comme «  Going Backwards » , «  So Much Love » , «  Cover Me », «  Poison Heart » , et le fédérateur et irrésistible «  Where’s The Revolution ». Mais le groupe fait aussi la part belle à ses hits intemporels souvent réarrangés musicalement mais dont l’efficacité reste redoutable comme c’est le cas avec des versions surprenantes de «  World in my Eyes » ou de «  I Feel You ». «  Enjoy the Silence » sur fond de projections d’animaux colorés étonne aussi par son originalité.

Bien évidemment les moments incontournables d’un concert de Depeche Mode ne sont pas oubliés avec pour preuve les incessantes vagues de bras tendus durant «  Never Let Me Down Again » ainsi que le moment de gloire de Martin Gore qui nous interprète «  A Question of Lust » ainsi qu’une jolie version de «  Home ».

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Quelques notes de claviers rappellent un cours instant qu’aujourd’hui Dave a un an de plus et le public entonne un «  happy birthday to you » de circonstance. Car Dave Gahan c’est incontestablement la vitrine du groupe, celui dont toutes les filles sont folles et que les mecs admirent pour son charisme et sa voix exceptionnelle, l’opposé total d’un Andrew Fletcher qui lui reste d’une discrétion absolue mais d’une efficacité redoutable .

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Et c’est aussi Dave Gahan qui harangue le public, vient le cueillir et transforme la fin de show en grand messe jubilatoire et électrique avec des titres comme «  Somebody », «  Walking in my Shoes », ainsi qu’une version inattendue de «  Heroes » en hommage au roi David trop tôt disparu et un «  Personnal Jesus » en communion parfaite avec son public survolté.

Depeche Mode © Jean-Pierre Vanderlinden

Alors, même si certains spectateurs se disaient un peu déçu du côté aventureux proposé par le groupe sur ce show et de quelques hits manquants – ils n’ont pas joué  » Just Can’t get Enough »  – on peut se féliciter qu’au sommet de sa gloire ce fleuron incontournable de la grande époque new wave continue encore à nous étonner et à se réinventer.

Chapeau messieurs, c’était du grand art !

Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER .

Setlist – Sportpaleis d’Anvers – 09.05.2017 :
Revolution / Cover Me
Going Backwards
So Much Love
Barrel of a Gun
A Pain That I’m Used To 
(« Jacques Lu Cont » club version)
Corrupt
In Your Room 
(album version)
World in My Eyes 
(new intro)
Cover Me
Home 
(single version)
A Question of Lust 
(acoustic)
Poison Heart
Where’s the Revolution
Wrong 
(new intro)
Everything Counts 
(new intro + album version + album reprise)
Stripped
Enjoy the Silence
Never Let Me Down Again

Encore :
Somebody
Walking in My Shoes (new intro)
Heroes (David Bowie cover)
I Feel You (new intro)
Personal Jesus (new intro)

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