La gazette du BIFFF #4 : entre chasse à l’homme, vengeance implacable et pets salvateurs, le BIIF tourne à plein régime

Salut les accros du BIFFF ! Vous qui aimez frémir, trembler, vous agripper à votre siège, le coeur battant et les tempes en sueur tandis que l’hémoglobine coule à flot sur l’écran et que votre héroïne préférée se fait trucider par un psychopathe, ne ratez pas notre rendez vous (quasi) quotidien de la gazette du BIFFF. Tout, vous saurez tout sur le 35e  festival international du film fantastique de Bruxelles. Critiques de films, impressions, photos, anecdotes, coups de coeur et déceptions, par ici m’sieurs dames suivez le guide !

Première journée, ici : Ouverture du festival 2017 en mode zombie avec The Girl with all the Gifts

Deuxième journée, ici : Horreur, thriller, fusillades et humour noir, le festival est sur les rails

Troisième journée, ici : Où l’on cause de prise d’otage diabolique, de mythes et légendes, de métamorphose et d’un rituel occulte

Quatrième journée au BIFFF.

Au ciné 1, les amateurs de thriller politique se sont donné rendez-vous pour le visionnage de Smoke and Mirrors.

SynopsisAncien espion émérite espagnol, Francisco Paesa est un homme aux mille visages : agent double, voire agent trouble, ce loufiat raffiné est capable de boire le verre de l’amitié chez les paramilitaires du GAL avant d’aller vendre des missiles à leurs ennemis jurés de l’ETA. Cette capacité à s’adapter à tous les râteliers idéologiques se double d’une immunité diplomatique qui permet à Paesa d’être le guide Michelin du blanchiment d’argent : non seulement, il connaît toutes les bonnes adresses mais, en plus, l’Espagne des années 90 lui offre une clientèle de rêve avec la corruption endémique des politicards. Cette fois, c’est Luis Roldan, ancien général de la Garde Civile et membre éminent du Parti Socialiste, qui aimerait profiter du fameux guide Michelin de Paesa : un scandale de corruption va bientôt entacher les milliards de pesetas que Roldan a mis de côté, et ce dernier aimerait bien voir son petit bas de laine «disparaître» de sa comptabilité. Paesa est forcément l’homme de la situation, capable de montages financiers qui auraient bien plus à Cahuzac. Mais, lorsque Roldan menace de balancer les membres du gouvernement qui ont régulièrement reçu ses étrennes, la traque financière va vite se transformer en chasse à l’homme…

Après le succès international de La Isla Minima (prix du Thriller au BIFFF 2015), Alberto Rodriguez nous conte cette fois avec Smoke and Mirrors (El Hombre de las mil caras) l’histoire de Francisco Paesa, escroc légendaire qui a réussi à berner un pays entier. Eduard Fernandez (Truman, El Nino)  est magistral dans le rôle de cet imposteur  étonnant et dès les premières minutes du film on est captivé par cette chasse à l’homme internationale sur fond de rouages politiques et de complots. Réellement passionnant, le film de Rodriguez, qui démontre par la même occasion une maîtrise visuelle indéniable est un grand film intelligent et complexe qui ravira les amateurs du genre. Un ticket gagnant que je ne peux que vous recommander !

 Smoke and Mirrors (2016)

Réalisateur : Alberto Rodriguez

Avec : Eduard Fernández, Jimmy Shaw, José Coronado, Miquel García Borda, Santiago Molero

Genre : thriller

Origine : Espagne

Durée : 122 min

Ciné 1 : 18h

Note : 15/20

Place ensuite au nouveau Fabrice Du Welz, Message from the King.

SynopsisLorsque Jacob King atterrit à l’aéroport de Los Angeles, sa gueule crispée et empreinte d’une colère rentrée ne plaît pas des masses aux services d’immigration, persuadés qu’il s’agit d’un clandestin venu travailler illégalement chez eux. Mais Jacob se fout de ce que ces fonctionnaires racistes pensent de lui. S’il a fait tout le voyage depuis l’Afrique du Sud, c’est surtout dans le but de retrouver sa sœur, qui a mystérieusement disparu dans la cité des anges. Comme seuls bagages, Jacob a 400 dollars, un billet retour qu’il devra honorer sept jours plus tard et une hargne qui n’est pas prête de s’apaiser car – en moins de 24 heures – il apprend que la nouvelle adresse de sa sœur est à la morgue. Et ça, c’est rarement bon signe… Il n’a désormais plus que six jours pour faire le boulot d’une police absente et, vu l’urgence de la situation, il risque de donner raison aux services d’immigration : tout ce qu’il accomplira à Los Angeles sera aussi illégal que violent…

Film noir, violent et sans concession Message from the King rappelle les meilleures oeuvres d’un Michael Mann ou d’un Martin Scorsese. Cette traque dans les quartiers douteux de Los Angeles vous colle à votre fauteuil de la première à la dernière minute, et bénéficie d’une interprétation quatre étoiles avec la présence de comédiens comme Chadwick Boseman (la panthère de Marvel, Captain America), Teresa Palmer (Lights Out) ,Luke Evans (Fast & Furious 6, Dracula Untold) ou Alfred Molina. Film d’action pur, magnifiquement filmé, ce long métrage nerveux est une réelle bonne surprise, un film uppercut qui risque bien de vous laisser KO.

 Message from the King (2016)

Réalisateur : Fabrice Du Welz

Avec : Alfred Molina, Chadwick Boseman, Luke Evans, Natalie Martinez, Teresa Palmer, Tom Felton

Origine : Belgique, France, UK, USA

Genre : thriller

Durée : 102 min

Ciné 1 : 20h30

Note : 13,5/20

La journée se termine au Ciné 1 avec la projection du très controversé Swiss Army Man avec Daniel Radcliffe et Paul Dano.

SynopsisÀ bout de ressources et désespérément seul sur son île déserte, Hank est sur le point de commettre l’irréparable lorsque, soudain, la mer vomit un cadavre sur la plage. Intrigué, Hank quitte sa corde de pendu et va renifler son nouveau copain qui a la sale habitude de roter de la rondelle. Hank se rend alors compte qu’il peut utiliser ce macchabée aux flatulences intempestives comme d’un jet-ski afin de rejoindre la terre ferme ! Mieux encore, une fois sur le rivage d’en face, Hank découvre que le corps en question commence à récupérer ses facultés cognitives et décide de le baptiser Manny. Commence alors un long voyage dont le but est de retrouver la civilisation où Manny, tel un couteau suisse humain, offrira de façon assez unique la solution aux nombreux obstacles qui se dresseront devant eux…

Bon, je vous préviens tout de suite, je ne vais pas y aller avec le dos de la cuillère : rien ne m’a plu dans ce film excepté l’interprétation hallucinée de Paul Dano. Je pourrais jouer au critique élitiste qui se la joue et encenser le film en y voyant une métaphore humaniste à prendre au millième degré, et écrire  comme certains critiques l’ont fait que Swiss Army Man est un chef d’oeuvre et que ceux qui n’aiment pas le film n’ont rien compris à l’inventivité géniale de Dan Kwan et Daniel Scheinert, et que la vulgarité organique omniprésente sert une démarche artistique qui tend vers le beauté de l’âme humaine lorsqu’elle est désespérée, etc. etc. Mais non, rien de tout ça.

Je ne rejoins pas ceux qui trouvent en ce film une quelconque once de beauté et de positivité. Swiss Army Man est un film barré, vulgaire, obscène, à l’humour lourd et répétitif devant lequel on ne peut qu’être pantois et dégoûté s’il nous reste un tant soi peu de bon goût. Et si lors de la projection du film les spectateurs rient quelquefois ( souvent de dégoût) , ce rire provient de l’effet BIFFF, de la vision du film en groupe qui annihile chez le spectateur cette lucidité qui l’habite lorsqu’il est seul. J’avoue m’être ennuyé copieusement et avoir été plusieurs fois à deux doigts de quitter la salle, non parce que le film me choquait (je suis assez ouvert d’esprit ), mais tout simplement parce qu’il n’est pas passionnant pour un sou. Daniel Radcliffe a beau clamer partout que cette interprétation de cadavre en putréfaction constitue le meilleur rôle de sa carrière, personnellement je m’empresserai plutôt de revoir la sage des Harry Potter ou la Dame en Noir de la Hammer. Si l’idée de base qu’un homme désespéré peut se rattacher à la vie et à l’espoir par le pouvoir de son imagination même dans une situation extrême méritait d’être exploitée (et donc devenir un homme de l’armée suisse, ce qui pour les Américains n’existe pas), la traiter excessivement de cette manière et avec tant de mauvais goût est une gageure que je ne cautionne pas.  Je résumerai donc Swiss Army Man en deux mots : au secours !

 Swiss Army Man (2016)

Réalisateur : Dan Kwan et Daniel Scheinert

Avec : Daniel Radcliffe, Mary Elizabeth Winstead, Paul Dano

Origine : USA

Genre : black comedy

Durée : 97 min

Ciné 1 : 22h30

Note : 7/10

À bientôt pour une nouvelle gazette du BIFFF !

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