Benjamin Schoos est un dandy classieux et décalé, c’est un fait. Outre son look strict et élégant, il ajoute à son personnage d’artiste quelques pincées d’ humour et quelques touches de romantisme et de mélancolie. Après l’épisode Miam Monster Miam, cet esthète multitalentueux a continué son petit bonhomme de chemin sous son propre nom accouchant d’une belle série d’albums superbement produits et de chansons à son image : aux mélodies envoûtantes et aux textes soignés. Et le charme opère à chaque fois, lentement insidieusement, pour ne plus vous lâcher au fil des écoutes.
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Vingt ans déjà que Benjamin promène sa pop française acidulée sur les planches d’une multitude de scènes belges et étrangères. Et vingt ans, ça se fête, avec la sortie d’une compilation « Profession Chanteur » et un concert ce samedi soir à la Rotonde du Botanique.
Entouré de musiciens talentueux comme Jean-François Assy (basse et violoncelle), Chris Cerri (piano) et Domgué (saxophone), Benjamin enchaîne tout au long du set de vraies petites perles comme « I love You » qui ouvre et clôture le concert, « Une Fille en Or », « Le Grand Paquebot va Sombrer » , « Conducteur Fantôme » – tous tirés de l’excellent album Night Music, Love Songs – et bien sûr des classiques comme « Profession Catcheur », « La Chinoise », « Chinaman vs Chinagirl », « Le Cascadeur » en hommage au regretté Thierry Hallard , « La Grande Aventure », « Je vois dans le Noir » et bien d’autres.
Et la magie opère, on est captivé par ce conteur d’histoires que nos amis français surnomment « le Gainsbourg belge » . Patron du label Freaksville Records, producteur de talent, compositeur, chanteur et même, à ses heures, chroniqueur et illustrateur, Benjamin Schoos apporte à la pop en français une touche kitsch, une bizarrerie unique et un romantisme bienfaisant qui génèrent chez l’auditeur un apaisement ou une folie salvatrice totalement en décalage avec la fureur de notre époque.
Rien que pour ça il mérite qu’on le vénère comme il se doit.
Mais il y a bien longtemps hélas que l’on sait que le succès de foule n’est pas proportionnel au talent d’un artiste, sinon ça fait des lustres que Benjamin Schoos aurait rempli des salles immenses.
Alors, quand les amplis s’éteignent et que les lumières se rallument au terme d’un spectacle séduisant à son image, on se dit qu’on a passé un moment magique et que dans notre petit pays, il est des artistes atypiques et singuliers qu’on aimerait se garder égoïstement rien que pour nous, tant leur talent est rare et précieux.
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER.
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