Des gifles, des claques, avec Aïna, Jérôme K Jérôme Bloche fait son Ventura

Après avoir vu du pays dans L’ermite, c’est dans la pluie torrentielle de son Paris qu’on retrouve le détective sans peur ( ?) et sans reproche d’Alain Dodier, Jérôme K. Jérôme Bloche. Et cette fois, l’aventure au coin de la rue et à pas précipités commence avec la fuite d’une charmante inconnue, tentant le tout pour le tout pour échapper à un 4X4 furieux et que la plaque diplomatique semble avoir affranchi de toute loi. Comme ce colosse à toute épreuve (et au nom bien mal choisi, Pacifico). Mais le détective veille au grain.

Intégralement tournée… euh située à Paris sous des dehors cinématographiques, l’action d’Aïna entraîne Jérôme dans une course-poursuite effrénée entre les gouttes et dans une histoire aux airs vaudevillesque. Et après 25 albums, le célèbre (anti-)héros semble ne pas avoir encore brulé ses cartouches et fait preuve d’une condition physique à toute épreuve (enfin… on ne va peut-être pas aller jusque là). Car oui, sans doute Alain Dodier n’a-t-il jamais fait autant courir son personnage. Même s’il ne va pas loin et que l’histoire se tient sur quelques km² du centre parisien, cela lui permet de revoir tous les visages familiers dont le lecteur ne se lasse pas.

Ce qui n’est pas sans insuffler un renouveau dynamique dans la série. L’histoire narrée, l’utilisation presque forcée d’une femme pour servir de mère-porteuse, reste réaliste et s’amuse de quelques gags dont Dodier a le secret. Les méchants ne sont pas ceux qu’on croit. Quelques gifles et baffes s’échangent pour faire de cet album le plus « Ventura-esque » de la série. Puis, il y à ce retournement de situation final et délicieux. Voilà la recette simple et efficace d’un album croustillant, rocambolesque et mené tambour-battant. Alain Dodier est dans une forme rayonnante!