Leo Loden a 25 ans et toujours autant sous le capot!

Dans le cagnard marseillais, sous le vent de Pagnol, voilà 25 ans que le policier devenu détective privé, Léo Loden, met en déroute les pires brigands du Far Sud Est de la France. Sans jamais cesser d’évoluer, voilà que maintenant il vapote, le héros de Christophe Arleston, Loïc Nicoloff (qui fête son dixième album) et Serge Carrère se retrouve cette fois contraint de faire rouler des mécaniques dans le Lubéron, dans la si belle Provence, pour un rallye entre Arles et St-Rémy-de-Provence. Mais pas le temps de regarder le paysage (au contraire du lecteur, quelle chance!), entre les indices du jeu et les indices d’un vrai meurtre à résoudre, il y a fort à faire. Mortelle randonnée, vous avez dit?

Résumé de l’éditeur: L’accouchement de Marlène approche ! Quoi de mieux pour les futurs parents que de prendre le bon air dans les Alpilles chez leur collègue René Boyer, surnommé Le Pharaon dans le milieu des vieilles tractions ? Malgré le vol en pleine nuit de Georgette, sa traction fétiche, Le Pharaon prend le départ, avec Léo, Tonton et Marlène à bord, du Rallye des Cigales, la course prestigieuse qui traverse les plus beaux coins de Provence ! C’est ainsi qu’ils plongent dans le milieu des collectionneurs, dont certains sont prêts à tout pour arriver sur le podium. Et quand un des pilotes est retrouvé assassiné, qui se colle à l’enquête ? Eh oui, Leo Loden !

Passé l’hommage à peine voilé à un célèbre journaliste à la houppette, Les Cigales du Pharaon nous entraîne, après aussi un prologue fantasmé et digne de James Bond sur les plates-bandes d’Al Capone, sur les routes où le soleil se fait fort et caillasse sur les carrosseries des ancêtres rutilantes (qu’elles soient rouge ou non, les participants au rallye et Serge Carrère les ont fait blinquer). Une nouvelle fois, la galerie de portraits proposée par les auteurs, des jumeaux diaboliques aux ersatz de Chico et les Gypsy sur la plage pas si abandonnée que ça (coquillage et crustacés), est réjouissante.

Dans les pas des trois personnages principaux, pas besoin d’être mécano pour se prendre au jeu de ces passionnés des tractions prêts à tout pour l’emporter. Comme la course dans laquelle il s’immisce, le récit est sans temps mort et multiplie les rebondissements plus ou moins attendus et burlesques tout en nous faisant voir du pays à la manière du Père Fouras. Après 24 albums, Léo Loden en a toujours sous un capot que les trois auteurs sont toujours habiles à faire vrombir.