Thibault Damour et Mathieu Burniat: « La BD pour maintenir en vie les concepts de la physique »

Ah ça! Si un jour, on nous avait dit que nous serions amenés à nous intéresser à la physique quantique sans même avoir besoin d’aspirine et tout en prenant notre pied; c’est sûr nous ne l’aurions pas cru. Et pourtant, voilà que sans crier gare (mais en faisant grand bruit), débarque dans nos mains cet ouvrage aussi magique qu’explicatif et ludique: Le mystère du monde quantique. Ou la rencontre d’un physicien hors-pair, Thibault Damour, avec un dessinateur qui a fait ses preuves dans le récit du réel.

Le mystère du monde quantique est un ouvrage à quatre mains qui fait des étincelles et nous en fait voir de toutes les couleurs et de toutes les dimensions. Interview des deux auteurs, sans trop en dévoiler non plus.

Bonjour Thibault, bonjour Mathieu. Vous défendez actuellement votre bande dessinée sur le monde quantique. Thibault, c’est quand même autre chose que vos activités habituelles! Avec un autre public.

Thibault Damour: Avant d’arriver à Bruxelles, je dois bien avouer que je n’avais pas totalement réalisé à quel point la BD est une entité importante chez vous, en Belgique. C’est important. Il y a une attention particulière, les gens se disent; « Ah tiens, c’est nouveau, un peu hors-norme« . La réaction est tout de suite positive. Je suis heureux de passer du temps à expliquer.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Univers

Justement, expliquer d’une autre manière. Parce que la BD est un format à part entière avec toutes ses possibilités d’expression. Y compris pour la complexité scientifique, maintenant. Comment est né le pari de mettre un peu du monde quantique sous forme de BD?

Thibault Damour: Le point de départ, c’est Mathieu qui est venu me chercher. Il m’avait entendu dans une émission sur France Inter, La tête au carré. J’y parlais d’Einstein et de physique. Après quoi, Mathieu m’a envoyé un courriel il avait écouté l’émission et j’ai senti dans son courriel que ce projet de BD l’intéressait. Ce n’était pas une idée en l’air. J’ai tout de suite regardé son travail sur internet. C’était l’époque de Shrimp et j’ai vu qu’il était très doué.

Le monde quantique, a priori, ce n’est pas à la portée de (l’intérêt) de tout le monde. Mathieu, comment en êtes-vous venu à vous y intéressé ? Vous aviez des prédispositions ?

Mathieu Burniat: Mon intérêt pour cette science date d’une nuit à la belle étoile. Un ami m’avait expliqué ce qu’il savait de la théorie des cordes (ndlr. une théorie qui entend unifier mécanique quantique et théorie de la relativité générale tout en voulant s’imposer comme théorie du tout). Nous avions alors 16 ans. Ce qui me fascine en physique quantique, c’est sa capacité à soulever autant de questions scientifiques que de questions philosophiques. Mais je n’y connaissais pas grand chose avant ma rencontre avec Thibault.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - article

À première vue, on a du mal à imaginer que la BD puisse expliquer la physique quantique. Alors que si. En quoi, la BD pouvait apporter des éclaircissements aux esprits réfractaires à cette science ?

Mathieu Burniat: Le dessin permet d’expliquer certains concepts beaucoup plus clairement qu’avec des mots. Par exemple, pour évoquer le fait que notre réalité soit multiple, plutôt que de sortir des formules incompréhensibles, nous avons eu recours à des couches de couleur surimpressionées. Ce qui est intéressant, c’est que la physique quantique m’a permis de développer malgré moi un style graphique tout à fait nouveau.

Thibault Damour: Comme Mathieu, j’avais déjà pensé auparavant à parler de la physique quantique en BD. Parce que la dimension graphique et les couleurs sont très importantes pour représenter le monde quantique. La physique quantique nous dit qu’il y a des superpositions de réalité. La meilleure façon de les représenter coulait de source: superposer plusieurs dessins de couleurs différentes. Le graphisme était donc essentiel, notamment dans la deuxième partie de la BD. Elle commence en noir et blanc, dans le monde actuel. Puis, petit à petit, les deux héros glissent dans le monde quantique, un monde graphique et aux couleurs de plus en plus importantes.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Tourbillon

Signe de mon intérêt, deux ans avant que Mathieu me contacte, j’avais rencontré Moebius. Nous avions un projet, ensemble, pour expliquer la science. Moebius était intéressé mais sa femme en a décidé autrement, repoussant le projet. Et finalement, ça ne s’est pas fait.

Le format BD était donc techniquement important, mais en plus, il m’obligeait à écrire de manière différente. C’est bien différent de l’écriture d’un livre scientifique. Je n’avais jamais écrit de scénario auparavant. Mathieu a travaillé avec moi sur le scénario m’a appris à synthétiser, à aller à l’essentiel, à faire des phrases courtes.

Ne fallait-il pas dès lors désapprendre tous les réflexes du genre scientifique?

Thibault Damour: Effectivement, j’ai du désapprendre à deux niveaux. C’est complètement différent du texte scientifique, et même de la vulgarisation habituelle. En général, par écrit, on explique beaucoup les choses en long et en large sans aller à l’économie. Mais, en BD, il faut fonctionner par petites touches, évoquer les choses, trouver des analogies nouvelles pour que chaque case soit bien compréhensible. C’était inhabituel pour moi.

Mathieu Burniat: En fait, nous avons coécrit le scénario. D’abord, nous nous sommes mis d’accord sur une trame générale. Ensuite, Thibault m’a fourni le support scientifique, avec des ébauches de dialogues pour les explications scientifiques. J’en ai modifié certains, rajouté d’autres et incorporé tout cela dans une trame bien tendue, avec un découpage précis, sur base duquel nous avons pu faire un jeu de ping-pong.

D’ailleurs, un scientifique et un auteur (« vulgarisateur ») de BD, ça parvient à se comprendre ?

Mathieu Burniat: Au départ, c’est surtout moi qui devais faire l’effort de le comprendre! Il m’a expliqué l’ensemble des théories quantiques en trois étés, ce qui ne fut pas de trop. Ensuite, il est vrai qu’il a fallu s’entendre sur la manière de simplifier les explications sur le sujet, tout en restant dans une exactitude scientifique.

Loin du cours magistral, cette BD louvoie vers la théorie par le biais de la fiction, de deux héros et d’une ambiance très onirique.

Thibault Damour: C’est lors du travail préparatoire que nous avons eu cette idée. Il faut dire que cette BD ne s’est pas faite en un jour. On s’est rencontré pendant plusieurs années avec Mathieu, trois étés de suite durant deux semaines. Je lui avais expliqué les choses et on avait cerclé le problème d’assez loin. Puis, j’ai fait des premiers essais d’écriture complète de scénario. Ça ne convenait pas à Mathieu, c’était trop long.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Bob et Rick

Et ce n’est vraiment qu’au dernier moment que nous avons trouvé les deux personnages. Ce fut un tournant, avant ça restait lourd, long et pédagogique. On était désespéré, on avait plein d’idées mais on n’arrivait pas à les mettre ensemble. Puis, Bob et son chien Rick sont arrivés, avec leurs noms d’ailleurs, le détective et son chien. On avait notre fil conducteur, ils nous ont permis de concevoir enfin le projet. J’ai écrit le texte, Mathieu l’a repris, puis on a discuté du graphisme.

Mathieu Burniat: C’est en élaborant la trame de l’histoire (la quête de Bob et Rick dans un monde onirique) que nous avons trouvé le moyen de nous adresser à tout le monde, spécialistes comme néophytes.

Cette fictionnalisation était donc un passage obligé?

Mathieu Burniat: Pour moi, l’histoire de Bob et Rick est essentielle! D’abord, parce qu’elle permet au lecteur de s’identifier à un personnage qui n’en touche pas une en physique quantique. De plus, le récit permet d’encrer la physique quantique dans la réalité! Car elle ne se limite pas aux observations dans les laboratoires. Enfin, j’espère que notre histoire donne un élan supplémentaire pour se passionner pour la physique quantique.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - siege

Puis, ne nous mentons pas, Rick et Bob, ce sont un peu des Tintin et Milou ?

Mathieu Burniat: Haha oui. Notre idée était de se référer ironiquement à des héros classiques de BD pour dire au lecteur: rassure-toi, on t’embarque dans une aventure à la Tintin ou Spirou… Sauf que là, ce sera une aventure quantique!

Ce ne sont pas les deux seuls personnages. Il y a un casting de choc pour les guider dans ce monde inconnu: Einstein, Schrödinger…

Thibault Damour: Il était évident dès le départ que nous ne pourrions pas nous en passer. L’histoire est très importante. Pas uniquement en termes de « qui a découvert la mécanique quantique » mais dans l’approche de ceux qui l’ont pensée. Chacun l’a pensé différemment. Au lieu de simplifier et de seulement voir ce qu’est la physique quantique, il fallait voir d’où nous venions. Qu’est-ce que Max Planck avait décrit. Et Einstein? Parce qu’il y a des mythes à désamorcer aussi: beaucoup ont dit qu’Einstein avait rejeté la physique quantique. En vérité, il était beaucoup plus fin que ça. Je voulais aussi parler d’Heisenberg qui, à 24 ans, sur l’île d’Heligoland, s’est relevé pendant la nuit et a trouvé quelque chose d’essentiel. Il fallait donc passer à tout prix sur cette île. Et le ton, onirique, ainsi que nos personnages nous le permettaient. Ils rencontraient ces scientifiques et les faisaient se rencontrer, dialoguer. En fait, ces grands scientifiques se passent le relais par l’intermédiaire de nos deux héros jusqu’à la révélation finale.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Heisenberg

Comment êtes-vous devenu physicien, finalement?

Thibault Damour: C’est vrai que c’est un travail bizarre. Ça m’a pris très jeune vers l’âge de 14 ans. J’étais doué pour les maths et mon frère, à l’université, me rapportait des livres, sur la relativité notamment. Très tôt, j’ai été mis en contact avec ces théories. Je me suis rendu compte que ma vocation était moins dans les maths que dans la physique. Il y avait un appel. Je voulais y consacrer ma vie, sans même savoir si je pouvais en gagner ma vie. Comme quand on est appelé pour être prêtre. Et j’ai eu la chance de voir les portes s’ouvrir devant moi. J’étais doué et des gens m’ont aidé, m’ont dit d’aller à normale supérieure qui m’a donné une bourse pour aller à Princeton où l’on m’a dit de postuler au CNRS. Et ainsi de suite.

C’est une vie de fou, on travaille toute sa vie de 9h à 21h à penser à des choses qui ont l’air abstraites vues de l’extérieur, comme des signes d’algèbre sur le papier. Mais quand on est physicien, on ne fait que s’intéresser à l’univers réel, à ce qu’il se passe dans l’espace-temps autour de nous. Et là encore, j’ai eu la chance de voir mes travaux sur les pulsars binaires, les ondes gravitationnelles ou encore la cosmologie se lier à des choses réellement observées. J’ai même fait des prédictions qui ont été observées… vingt ans plus tard. La physique, ça peut paraître complètement abstrait pendant tout un temps avant de se concrétiser à un moment.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - couleurs

Il ne faut pas être pressé et savoir attendre.

Thibault Damour: Si on m’avait dit que ce que j’écrivais dans un papier, à 23 ans, ne se verrait que 20 ans plus tard, j’aurais pensé que c’était de la folie. Mais finalement, ça passe assez vite. Et c’est un plaisir de se rendre compte que ça sert.

Mais aussi, comme disait Einstein, « Ce qu’il y a de plus incompréhensible au monde, c’est que le monde soit compréhensible ». Car même quand on en fait son métier, quand on travaille sur du papier, qu’on résout les équations d’Einstein, c’est incroyable de se dire qu’on décrit en fait des choses réelles. Des scientifiques se servent chaque jour de formules que j’ai conçu avec des collaborateurs pour décrire le mouvement de deux pulsars binaires ou de deux trous noirs. C’est fascinant de penser que l’esprit humain a pu inventer des choses pour décrire le monde réel.

Mais bon, nous sommes tous des nains juchés sur l’épaule d’Einstein et des autres. Mon travail n’est qu’une pièce. J’ai peut-être pu voir un peu plus loin qu’Einstein mais uniquement parce que je suis juché sur son épaule, une épaule bien confortable.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Einstein

Vous vous relevez parfois la nuit, vous en rêvez?

Thibault Damour: Je fais attention à ne pas penser à la physique trop tard le soir sinon ça tourne dans la tête toute la nuit. J’aime bien travailler dans le calme du matin pour avoir une longue journée non-interrompue. J’ai la chance de travailler dans un institut de recherche pure, sans tâche administrative ni enseignement à donner. Chacune de mes journées peut être absolument complète dans le calme et la réflexion. C’est ça, accumulé sur des semaines et des mois, qui permet de faire quelque chose.

Entre les lectures scientifiques, y-a-t-il encore un peu de place pour d’autres lectures? Comme des BD’s?

Thibault Damour: Un peu. Mais, étant Français, je connais finalement mal la BD. J’aime bien Logicomix, je lis un peu de science-fiction aussi comme Philip K. Dick et son Maître du haut-château qui parle de réalités superposées et où la deuxième guerre mondiale a été gagnée par les Japonais et les Allemands. J’apprécie dans la science-fiction et la BD, leur manière de garder vivant et de conceptualiser la physique.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - h

Car, c’est un de mes grands regrets, les sciences ne font plus partie de la culture de monsieur tout-le-monde. Dans les années 20, les artistes s’intéressaient à Einstein, par exemple. À Paris, quand Einstein est venu en 1922, Marcel Proust demandait à ses amis de le lui expliquer. Il sentait qu’il y avait quelque chose dont il pouvait se servir. Des philosophes ont aussi discuté avec Einstein. Dans les années 20, la physique changeait, et le monde de la culture s’y intéressait. Mais dans les années 50, une rupture a eu lieu. La science-fiction a heureusement maintenu en vie les concepts de la physique. Et maintenant, la  pourrait jouer ce rôle. De plus en plus de BD parle d’économie, de sciences. Semble-t-il, Mathieu et moi avons eu la chance de réaliser la première bd sur le monde quantique. Mais je pense que dans le futur, le mouvement s’intensifiera. Parce que cela permet de transmettre une vision et d’aider à appréhender des concepts. Cela peut jouer un rôle sociétal important. Si la science est considérée comme une boîte noire et, tant mieux si elle sert, mais l’on ne veut pas savoir ce que c’est, ce sera une situation dangereuse. Dans mon esprit, cette BD voulait expliquer aux lecteurs quelque chose qui reste mystérieux, y compris pour les scientifiques.

Qu’est-ce qu’une bonne vulgarisation finalement ?

Mathieu Burniat: Il s’agit d’un parfait dosage entre simplification et rigueur scientifique. Quand on simplifie trop, on risque de ne plus être dans le vrai. Inversement, il ne fait pas perdre le lecteur avec des explications trop poussées. Le dessin permet également de faciliter la vulgarisation.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - savants

Et au-delà des spécificités du monde quantique adaptables en bd, celle-ci s’accroche de plus en plus au réel, dans des one shot mais aussi des séries comme La petite bédéthèque des savoirs ou Sociorama. Qu’a la BD à apporter pour mieux comprendre une réalité ? Quels sont les avantages de la BD par rapport aux autres médias ?

Mathieu Burniat: L’histoire, le dessin et les dialogues permettent, comme dans les films, d’encrer la physique quantique dans la réalité! On croit trop souvent que ça ne nous concerne pas, que c’est un domaine trop compliqué pour qu’on s’y intéresse. Pourtant, la physique quantique est à la base de tout! Elle est autant à l’origine de la vie qu’à l’origine de notre univers! Thibault Damour et moi nous sommes convaincus qu’elle est abordable pour tous.

Aura-t-on un jour percé tous les secrets du monde quantique?

Thibault Damour: C’est une bonne question! Même aujourd’hui, parmi les physiciens, il n’y a pas unanimité. La BD représente tous les points de vue. Mais le point de vue prédominant, c’est la multiplicité réalisée, le fait que des mondes multiples existent, dans un certain sens. Et ça, ça ne fait pas l’unanimité. Mais certains qui travaillent sur la théorie d’Einstein cosmologiques rattachée à la théorie quantique pensent que c’est la seule façon d’interpréter la physique quantique. Mais d’autres qui travaillent sur la physique quantique mais en laboratoire, se suffisent à ce qu’en dit Bohr. Il y a quelques jours, j’en parlais avec François Englert, Prix Nobel de Physique, qui est venu écouter la conférence dessinée que je donnais avec Mathieu. Je lui ai redemandé son opinion et il m’a répondu: « Oui, oui, cette multiplicité est la seule solution possible mais… ». François Englert n’est pas tout à fait convaincu pour l’adopter lui-même.

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - De Brogli

Moi, je dis que c’est possible et je suis content de l’embrasser. Pour moi, la réalité est vraiment comme ça. Il faut changer notre idée de la réalité. C’est le message de la BD.

Quels sont vos projets, du coup?

Mathieu Burniat: Après le succès de La passion de Dodin-Bouffant, ma BD précédente, je replonge dans les fourneaux en écrivant avec Benoist Simmat une BD sur l’histoire de la gastronomie, chez Dargaud. Et, en effet, si Le mystère du monde quantique fonctionne auprès des lecteurs, pourquoi pas une nouvelle aventure avec les théories de la relativité ou les trous noirs?

Thibault Damour: C’est clair que si la bande dessinée rencontre son public. Il faut dire que pour Mathieu comme pour moi, c’est un projet à part, il y a un engagement personnel. On y croit. Et donc, s’il y a une opportunité, nous avons d’autres projets possibles. Sur le mystère du trou noir ou la théorie des cordes. Mais disons qu’il y aura certainement des univers où nous donnons suite au Monde quantique et d’autres  univers où, finalement, on en reste là. On verra.

Merci à tous les deux, et tâchez de ne pas vous perdre entre deux univers.

Photos de couverture signées Cécile Gabriel et Rita Scaglia

Le mystère du monde quantique - Damour - Burniat - Couverture

Titre: Le mystère du monde quantique

Histoire complète

Scénario: Mathieu Burniat et Thibault Damour

Dessin et couleurs: Mathieu Burniat

Genre: Sciences, Essai, Aventure

Éditeur: Dargaud

Nbre de pages: 160

Prix: 19,99€

Date de sortie: le 11/03/2016

Extraits:

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