Si le surréalisme vous fait palpiter, si les romans policiers vous apportent autant de divertissement qu’une journée dans un « farces et attrapes », si les sketches d’Arnaud Tsamère vous emportent au loin dans les méandres du fleuve rire, alors Un Lieu Incertain de Fred Vargas est fait pour vous.
Le commissaire Adamsberg est un des personnages récurant des romans policiers de Fred Vargas. Il est le cœur même du style d’écriture. Sa présence dans les pages implique l’absurde et le rêve, la poésie et l’attachement. Le commissaire Adamsberg « pellette les nuages » lorsqu’il enquête. Il est ouvert à tellement de possibilités, poursuit les chemins de traverses quand d’autres ne quittent pas l’autoroute, envisage tous les aspects du criminel qu’il chasse. Le commissaire Adamsberg incarne l’absurde et est pourtant aussi efficace qu’un baroudeur au fond de l’Australie.
Fred Vargas fait le contrepoids d’Adamsberg avec le lieutenant Retancourt. Femme cheval, un peu brute mais très solide. Le lieutenant idéal pour encrer définitivement cette enquête dans le réel. Le troisième personnage de la brigade est Danglard, hypermnésique alcoolique qui ne peut oublier une information, une donnée, un renseignement. Mieux que wikipédia, il fonctionne aussi lorsque la 4G est HS ! 
Bref, le trio d’enquêteur que nous offre Fred Vargas est inédit et absolument truculent. Je n’ai jamais rencontré un roman policier aussi bien ficelé et avec autant d’humour et de poésie. Car le roman est une vraie agence de voyage du crime atroce. En Angleterre, on s’interroge sur 17 pieds alignés devant l’entrée du cimetière d’Highgate et du lien éventuel avec un célèbre vampire enterré. Une légende ne dit-elle pas qu’il faut couper les pieds des vampires pour les empêcher de sortir de leur tombe…. En France et en Autriche, des meurtres ignobles sont commis. Les victimes sont broyées et éparpillées aux quatre coins de la pièce. En Serbie, Adamsberg est confronté à d’autres meurtres, vieux de plus de 300 ans… Et si l’assassin était son fils ? Et si cette enquête était la dernière pour Adamsberg ? Et si les « puissants » arrivaient à étouffer l’affaire et enterrer le commissaire avec….
Mais quel rapport avec Arnaud Tsamère me direz-vous ?
Le Slow Burn. C’est le nom que l’on donne à une technique d’humour absurde qui consiste à traiter d’un sujet, puis à parler d’un autre pendant que l’intrigue principale se développe. Adamsberg coupe régulièrement les discussions professionnelles par un rappel à une anecdote qu’il a racontée au début en l’histoire. Un retour au sujet initial avec insistance qui provoque cet humour absurde, ces situations surréalistes que j’affectionne particulièrement.
Fred Vargas est Française. Elle mériterait pourtant la nationalité belge haut la main et le cœur de l’humour. Elle est née à Paris et emprunte son pseudo à un personnage de Joseph L Mankiewicz dans la Comtesse aux pieds nus. Elle a déjà publié une quinzaine de romans dont une dizaine avec le commissaire Adamsberg et sa brigade. Et ça, c’est la bonne nouvelle du jour… Parce que si on aime, on ne craint pas clore la dernière page…. D’autres aventures nous attendent, d’autres enquêtes, avec je l’espère autant de poésie et d’humour.
Plusieurs aventures du Commissaire Adamsberg ont été adaptées à la télévision. Jean-Hugues Anglade en propose une adaptation magistrale.
Une vraie découverte pour moi. Toutes mes excuses Madame Vargas, vous écrivez depuis 30 ans et je ne vous découvre qu’aujourd’hui. Je promets de combler mon retard rapidement… Car lorsque j’aime, je dévore tous les livres écrits par mon auteure !
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